Une cérémonie a été organisée, mercredi 10 juin 2015, à Tunis, en l’honneur des participants tunisiens à la demi-finale du concours Imagine Cup Pan-arab.
Par Zohra Abid
Une semaine après avoir brillé, lors de la demi-finale du concours international Imagine Cup Pan-Arab 2015, qui s’est déroulée du 31 mai au 3 juin, à Manama, au Bahreïn, et quelques semaines avant la finale, prévue fin juillet à Seattle, aux Etats-Unis, Tunisie Telecom (TT) et Microsoft Tunisie ont honoré tous les participants à cette compétition et à leur tête les deux vainqueurs, étudiants à l’université privée Esprit.
Les 2 nuitées passées dans un luxueux hôtel, offertes par TT, va permettre aux gagnants de décompresser, de se ressourcer et de commencer la préparation de la prochaine étape aux States, où ils brigueront le titre mondial de la 13e édition d’Imagine Cup de Microsoft et les 50.000 dollars mis en jeu. Un beau pactole dont nos 2 jeunes étudiants peuvent légitimement rêver.
Bilel Tabakh et Haythem Stiti ont hissé le drapeau tunisien à Manama.
En route pour Seattle
La cérémonie, animée par Fares Ben Souileh, s’est déroulée au siège de l’IACE, aux Berges du Lac de Tunis, en présence des responsables de TT et de Microsoft, de l’université Esprit et du ministère des Technologies de la Communication et de l’Economie numérique.
Tous les regards étaient braqués, ce jour-là, sur l’équipe « T2 », composée de Bilel Tabakh et Haythem Stiti, qui a brillé dans la catégorie des jeux interactifs, gagné la demi-finale, hissé le drapeau national et elle est rentrée avec la coupe. Les deux lurons s’étaient imposés face à 36 équipes d’étudiants en provenance de 13 pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient, répartis en 3 catégories et qui ont présenté des projets pertinents dans leur concept et performants sur le plan technologique. Tout le mal qu’on leur souhaite c’est qu’ils aillent le plus loin possible dans cette aventure et, pourquoi pas, remporter la finale, d’autant qu’ils en ont les moyens. Car ils ont autant d’ambition que d’imagination et ne se doutent de rien. Et puis, ne dit-on pas que la chance ne sourit qu’aux ambitieux?
Fadhel Kraiem: «Nous n’avons certainement pas de l’or noir mais de la matière grise, la vraie richesse de ce pays»
La Tunisie peut, d’ailleurs, être fière de ses jeunes qui brillent souvent dans le domaine de l’innovation technologique. Malgré le manque de moyens et de soutien, ils arrivent à se placer dans les compétitions mondiales.
En ce qui concerne Imagine Cup, après une présence timide au cours de la session précédente, les jeunes créateurs tunisiens ont acquis de l’expérience et sont devenus très compétitifs. A Seattle, ils doivent cependant se surpasser pour faire mieux que les autres équipes en lice : américaines, russes, françaises et d’autres nations innovatrices, le must du must mondial en somme.
Tous les regards étaient braqués, ce jour-là, sur l’équipe « T2 ».
De la matière grise
«Nous n’avons certainement pas de l’or noir mais de la matière grise, la vraie richesse de ce pays», a lancé Fadhel Kraïem, directeur général adjoint de TT, sur le ton de l’ironie, en faisant allusion à la campagne ‘‘Winou El-Pétrole’’. «Nos jeunes se réunissent et partagent leurs expériences, compétences et passions pour la technologie dans le but de réaliser des projets innovants au service des bonnes causes. Nous les félicitons, car ils nous représentent avec panache et nous en sommes très fiers», a-t-il ajouté, en rappelant l’engagement de TT, une entreprise citoyenne, en faveur de l’éducation, de l’environnement et de l’entrepreneuriat.
«Je suis très fier de cette équipe. Fier aussi des autres équipes qui ont participé à la compétition nationale. Les 50 projets présentés ont tous une valeur. Ils pourront donner naissance à des startups et à de vraies entreprises», a souligné, de son côté, Mohamed Bridaa, directeur général de Microsoft Tunisie.
Espérons que l’étape de Seattle ne sera pas un terminus pour nos jeunes génies, mais un nouveau départ.
Croisons les doigts !
Le projet gagnant de l’équipe « T2 » est une création en 3D où les joueurs incarnent de jeunes personnages agissant dans une ère post-apocalyptique. «La terre est détruite par une guerre atomique et les habitants sont devenus des monstres. Le joueur remontera le temps pour essayer de retrouver une terre encore préservée et oeuvrer à sa protection de tout risque nucléaire», nous explique-t-on, avant de projeter la vidéo du jeu sur écran géant.
«Par ce projet, nous avons voulu rapprocher les enfants de leurs parents. On suit les monstres, on bouge devant chaque obstacle et on vit ensemble le même moment avec émotion», explique Bilel Tabakh, tout en tripotant son smartphone. Son binôme Haythem Stiti fait de même. Tout est au bout des doigts. Quant à la portée humaniste de ce jeu à connotation philosophique, on en discutera une autre fois…
Pour l’instant, tout doit être préparé pour que l’étape de Seattle ne sera pas un terminus pour nos jeunes génies, mais un nouveau départ.
Croisons les doigts pour eux…
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