Le poète Sghaïer Ouled Ahmed a indiqué que l’information relative à son décès est une intox délibérée, qu’il assimile à un appel au meurtre.
Les réseaux sociaux se sont enflammés, hier, après l’annonce du «décès» du poète tunisien réputé pour son opposition radicale aux islamistes. Cette «intox» a même été reprise par des médias soi-disant sérieux, tel que le journal gouvernemental ‘‘La Presse’’.
Au-delà de la recherche du buzz facile, Ouled Ahmed considère que cette intox a été diffusée par des «individus», en réponse à ses derniers statuts Facebook, dans lesquelles il dénonçait la politisation de l’islam et l’instrumentalisation de la religion pour s’attaquer à l’art et à la philosophie.
«Le terrorisme est une partie intégrante de l’islam», a-t-il lancé, après la récente attaque terroriste de Sousse. Ce qui, on l’imagine, n’a pas été du goût des fondamentalistes religieux.
Le poète a précisé qu’il a identifié ceux qui ont diffusé l’intox sur les réseaux sociaux et l’ont complétée par des commentaires haineux à son égard et des accusations d’apostasie, qui sont autant d’appels au meurtre.
Des activistes islamistes se sont, d’ailleurs, réjouis de l’annonce de la mort du poète. «Le mécréant s’est attaqué à la religion, dieu lui a ôté la vie. Il va devoir s’expliquer et brûler en enfer… Il aurait dû se repentir, mais c’est trop tard», lit-on dans l’un de leurs commentaires qui suintent la haine.
Sghaïer Ouled Ahmed, considéré comme un poète national en Tunisie, a eu droit, en revanche, à une vague de soutien populaire sur les réseaux sociaux. D’autant qu’il se bat contre une vilaine maladie et fait montre d’un grand courage, sans perdre espoir, car, dit-il, «les idées ne meurent jamais».
Y. N. M.
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