Pour le Pdg de Thomas Cook, Peter Frankhauser, un retour en Tunisie reste encore possible avant la fin de l’année en cours.
Par Marwan Chahla
«Nous suivons la situation tunisienne de très près. Nous nous prononcerons là-dessus en novembre prochain», a-t-il confié au site américain des affaires ‘‘Business Insider’’.
Le voyagiste, pour qui les affaires sont les affaires, s’est tout de même senti obligé d’admettre l’évidence: «Nous devons reconnaitre que la destination Tunisie a toujours offert un excellent rapport qualité-prix. Cela, nous ne l’oublierons jamais.»
Reste que, pour avoir rapatrié ses clients et déprogrammé la destination Tunisie, le voyagiste Thomas Cook a essuyé des pertes estimées à 25 millions de livres sterlings, soit environ 75 millions de dinars (MD), a indiqué ‘‘Business Insider’’.
Le concours de 2 crises
Il y a à l’origine de cet énorme manque-à-gagner dont souffriront les caisses de Thomas Cook le concours de 2 crises: l’attentat du Riu Imperial Marhaba, à Sousse, et l’inarrêtable confusion européenne causée par la situation grecque – la Tunisie et la Grèce étant les destinations touristiques où le voyagiste britannique fait habituellement ses plus grosses recettes.
Hier, Peter Frankhauser, Pdg de Thomas Cook, a déclaré: «Depuis la fin du 2e trimestre, notre compagnie a sérieusement souffert de ces chocs externes. En réponse aux tragiques évènements qui ont eu lieu à Sousse, nous nous sommes trouvés dans l’obligation de réagir très rapidement pour évacuer plus de 15.000 de nos clients qui se trouvaient sur place là-bas, d’utiliser près de 60 vols dans ce pont aérien, de dépêcher nos équipes d’assistance spéciale pour offrir les soutiens logistique et psychologique nécessaires à nos clients et notre personnel. Pour la Grèce, c’était une autre situation, mais les conséquences ont été les mêmes.»
Dispositions pour protéger les touristes
N’y avait-il pas, dans le cas de la tragédie de l’Imperial Marhaba, la solution de la temporisation? N’était-il pas possible d’éviter de céder à la panique suscitée par la décision du gouvernement de David Cameron d’ordonner le rapatriement des touristes britanniques et d’interdire tout déplacement des ressortissants du Royaume-Uni en Tunisie?
Thomas Cook a cru bon suivre à la lettre l’interdiction imposée aux citoyens britanniques par le Foreign Office – et de «jouer le jeu politique» du Premier ministre conservateur, disent certains observateurs.
Aujourd’hui – et demain, peut-être aussi – le voyagiste en paie le prix – lui qui, en plein été, exploite normalement sur la destination tunisienne 35 vols hebdomadaires et déverse 630.000 visiteurs, selon le quotidien britannique ‘‘The Guardian’’.
Peter Frankhauser reçu par Habb Essid le 27 juillet.
Rappelons que M. Frankhauser, qui a été reçu, le 27 juillet, par le chef du gouvernement, Habib Essid, au palais du gouvernement à la Kasbah, a déclaré, à l’issue de l’entretien avoir trouvé chez les autorités tunisiennes toute la volonté pour retrouver le rythme de flux des touristes visitant la Tunisie, surtout grâce aux dispositions qui ont été prises pour protéger les touristes et les structures touristiques après les deux opérations terroristes du Bardo et de Sousse.
Soulignant l’engagement de sa société à soutenir le tourisme tunisien, il a expliqué que cette rencontre constitue un message de sécurité pour les touristes européens, afin de les encourager à visiter la Tunisie qui a mis en place les mesures nécessaires pour protéger ses hôtes en assurer leur sécurité.
Pour les hôteliers tunisiens, l’espoir est donc permis…
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