Mehrez Zouari, l’ancien haut cadre sécuritaire, comparaît, aujourd’hui, devant le juge, en tant qu’accusé dans l’affaire de l’assassinat de Mohamed Brahmi.
Limogé le 8 mars 2014, l’ancien directeur général de l’Ecole supérieure des forces de sécurité intérieure et ex-directeur des Services spécialisés au ministère de l’Intérieur, a reçu une convocation pour être auditionné, mardi 4 août, par le juge d’instruction près du tribunal de première instance de Tunis, en tant qu’accusé, dans l’affaire de l’assassinat du dirigeant de gauche Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013, par des extrémistes religieux.
M. Zouari avait été entendu, en octobre 2014, par le juge d’instruction, dans la même affaire, et gardé en liberté.
Le prévenu, un proche de l’ancien député d’Ennahdha, Habib Ellouze, faucon parmi les faucons, connu pour sa proximité avec les salafistes jihadistes, a été accusé par les médias d’être au cœur de l’appareil sécuritaire parallèle mis en place, en 2012, par Ennahdha au sein du ministère de l’Intérieur, alors dirigé par Ali Larayedh, actuel secrétaire du parti islamiste.
Le journaliste Zied El-Heni avait déclaré, le 8 février 2013 (soit 2 jours après l’assassinat de Chokri Belaïd), sur Nessma TV, que M. Zouari «a recruté une vingtaine de jeunes qui se rassemblaient, chaque jour, devant le poste de police de la rue de Yougoslavie, à Tunis, montaient dans un minibus qui les conduisait quelque part pour s’entraîner dans les arts martiaux et autres disciplines de guerre. Les noms de ces jeunes ne figuraient nulle part dans les registres du ministre de l’Intérieur. Ils n’avaient pas de numéro d’immatriculation comme tous les autres agents, qui ont d’ailleurs reçu l’ordre de ne pas se mêler à eux».
Selon Walid Zarrouk, secrétaire général du Syndicat des établissements pénitentiaires et membre du Syndicat de la sûreté républicaine, Mehrez Zouari appartient à l’appareil sécuritaire parallèle et recevait ses ordres directement de Mont-Plaisir, quartier de Tunis où se trouve le QG d’Ennahdha.
Les dysfonctionnements criards constatés dans l’appareil sécuritaire et qui ont facilité les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi sont imputés à ce fameux appareil sécuritaire parallèle qui aurait même, selon des sources au ministère de l’Intérieur, frayé avec les groupes terroristes, utilisés pour intimider voire liquider les opposants à Ennahdha.
Rappelons que le juge d’instruction auprès du tribunal de première instance de Tunis avait décidé, hier, de mettre en examen, dans la même affaire, Wahid Toujani, ancien directeur général de la sûreté nationale, et Mustapha Ben Amor, ancien directeur général de la sûreté publique.
Z. A.
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