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Ben Oncle Soul et Indila à Carthage: Le showman et l’enfant du monde

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Le concert offert par Ben Oncle Soul et Indila restera dans les mémoires des Tunisois comme l’un des plus réussis du festival de Carthage 2015.

Par Hamadi Abassi

Dans une atmosphère de ruche survoltée, le théâtre romain de Carthage en ébullition a accueilli, le 5 août, les légions de festivaliers venus assister à un concert peu ordinaire réunissant les deux vedettes montantes les plus représentatives de la chanson française du moment, Ben l’Oncle Soul et la surprenante Indila, qui fait délirer les ados et rêver les teenagers. Un véritable phénomène médiatique qui, par le timbre d’une voix fragile et des mélodies légères marquées par le rap, le RnB, et la musique de films de Bollywood, a su convaincre et quitter l’anonymat et devenir une star à part entière.

Celle qui se définit comme «une enfant du monde» par ses origines multiples (indienne, cambodgienne, algérienne et égyptienne), essaie de véhiculer une musique universelle chargée d’humanité, dont les paroles fédératrices respectent les différences.

Avec la parution de son premier single ‘‘Solo’’, le succès ne se fait pas attendre faisant d’elle l’artiste la plus écoutée en France, détrônant Johnny Hallyday dans le classement des ventes.

Ben-Oncle-Soul

Le grand enfant se mélange au public des gradins au grand désappointement des agents de la sécurité.

Ben, un show man éclectique

Ben l’Oncle Soul est un artiste plus convenu, un show man éclectique qui chante le blues, le reggae, le rap et la soul avec un grain de voix atypique au groove teinté d’une légère amertume.

Précédé par les rythmes graves et poignants du drummer, le dandy au chapeau débarrassé de sa cravate papillon qui colle à son image, effectue une entrée en scène nonchalante sous les applaudissements et les cris d’un public, impatient de communier avec sa vedette.

Ben l’Oncle Soul ouvre aussitôt le bal en assumant la première partie de la soirée dans une alternative de chansons anglaises et françaises qui résument parfaitement son envie d’élargir ses horizons musicaux.

Face à un public d’emblée conquis, le soul man alterne les styles et les genres musicaux au grand plaisir de ses fans, se dépensant sans compter. Il bondit, descend parmi le public, lui serre les mains, se mélange à celui des gradins au grand désappointement des agents de la sécurité.

Indifférent à toutes les consignes sécuritaires qu’on ai pu lui prodiguer Ben l’Oncle Soul assume complètement le show dans une totale légèreté faisant délirer son public participatif.

Comme un grand enfant super actif, il s’offre un bain de foule qui lui permet d’évaluer sa popularité auprès de ses fans en délire, contents de l’aubaine.

Transporté par un excès de frénésie, Carthage bascule dans un gigantesque happening. Le public enthousiaste se résout difficilement à la trêve que lui impose l’entracte.

Indila

La vedette souriante semble échappée d’une fragile aquarelle.

Indila : un petit bout de femme fragile et douce

Quinze minutes plus tard, dans un amphithéâtre vibrant de clameurs les teenagers réclament leur vedette adulée Indila.

Un véritable culte entoure ce petit bout de femme fragile et douce qui parle sans jamais hausser le ton. Une anti-star comme elle se définit, qui se retranche volontiers derrière sa musique pour évoquer les valeurs essentielles de la vie.

Sur scène, dans son élégante robe courte en rose, la vedette souriante semble échappée d’une fragile aquarelle, presque gênée par toutes les attentions qu’on lui accorde.

Calmement, doucement, elle chante, se livrant progressivement à cette multitude de fans qui s’identifient à son univers fragile empreint de brume et de douce mélancolie.

Un air obstiné de ritournelle accompagne cette voix surprenante, aérienne, légère, qui s’incruste agréablement dans les cours de son auditoire.

Il a suffi qu’elle apparaisse pour imposer les règles d’une communion fusionelle, qui transporte ses fans dans une délicieuse virée, par une aube nacrée teintée de rose.

Tous les tubes repris en chœur par le public signifiaient son attachement à une artiste différente de celle véhiculée d’ordinaire par le showbiz, une amie à qui les ados souhaiteraient ressembler.

Indila satisfaite, réjouie, quitte la scène sous des applaudissements nourris; une fausse sortie, pour revenir aussitôt arborant le drapeau tunisien, comme un hommage pour le pays et ce public chaleureux qu’elle promet de ne jamais oublier.

En cette soirée moite de chaleur, Carthage connaissait une fantastique apothéose qui berce encore nos esprits.
On en redemande !

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