Akon, l’invité de marque du festival de Carthage a été à la hauteur de sa réputation avec une prestation des plus mouvementées.
Par Skander Farza
Son nom suffit à déchaîner la foule. A peine les lumières éteintes, une vague de cris et de sifflements viennent motiver l’entrée en scène de la tête d’affiche de ce 51e festival: Akon. Accompagné d’un DJ au masque lumineux et d’un danseur tatoué «Akon loves Tunisia», le chanteur sénégalais a livré un vrai show à l’américaine, comme on pouvait l’attendre de la star à la renommée internationale. Il est de ceux qui ont contribué à l’ascension fulgurante du RnB au début des années 2000 avec ‘‘Right Now, Beautiful’’ ou encore ‘‘Smack that’’, tout en anticipant, avec plus ou moins de succès, la mouvance électro qui perdure depuis.
Akon, en professionnel de l’ambiance, multiplie les bains de foule.
Un professionnel de l’ambiance
Ce soir là, ce n’est pas tant son R&B qui était à l’honneur mais plutôt son charisme détonnant. Dès ses premiers sauts sur scène, le théâtre antique devient un chaudron en totale ébullition. Dès lors, tous se lèvent pour mieux apercevoir la star déambulant sur scène, «un professionnel de l’ambiance» dira ce spectateur. Son outil préféré, parler à son public pour toujours le tenir en haleine. Auditoire survolté mais pas vraiment anglophone, du coup certains moments tournent au comique, comme lorsque le chanteur demande à Carthage: «Are you getting tired?» (Est ce que vous êtes fatigués?) et que les gradins lui répondent un enthousiaste «Yeaaah !»… Petit moment d’égarement dans les yeux du chanteur qui avait oublié la barrière de la langue au milieu de toute cette agitation.
Tout Carthage transporté sur la planète Akon.
En vérité, pas besoin pour lui de parler pour rentrer en communion avec la foule. Elle le vénère déjà. Que ce soit les adolescentes, folles du timbre africain du rappeur, ou les jeunes adultes qui se sont sans aucun doute trémoussés il y a quelques années de ça sur ses chansons, tout Carthage vibrait sur la planète Akon. En ce sens, il quitte le monde du hip-hop pour muter en rock-star avec son plateau de groupies. Pour autant, en plus du phénoménal, il sait aussi faire dans le sentimental avec cette déclaration d’amour à l’Afrique, «le plus chanceux des continents car c’est le plus riche.»
Le goût du show, et du risque
L’Américano-sénégalais n’aura pas fait tourner les seules têtes de ses fans en délire total. La sécurité du festival a aussi du mal à suivre l’artiste dans ses nombreux bains de foule. D’abord, il se paie une tournée à dos d’agent pour serrer la main des envieux spectateur, qui ont jailli de partout pour s’approcher au plus près. C’est après que cela se complique.
Akon décide se faire une petite escapade au sein même des gradins. Folie intégrale du côté des festivaliers qui assaillent littéralement leur idole. Certains montent au créneau, d’autres descendent en courant les marches rocheuses. Tout un monde qui joue des coudes et se bouscule pour être au plus proche de l’homme au micro.
L’Américano-sénégalais a fait tourner les têtes de ses fans en délire total.
Un déferlement tant est si bien mouvementé, que Akon lui même a du par moment stopper les plus téméraires qui escaladaient carrément la façade du théâtre. Quand tous ont au moins un pied au sol, il peut continuer son concert.
Autour de lui les flashs des téléphones portables crépitent, bien plus que les agents de sécurité, débordés par la tournure des choses. Akon aura encore l’occasion d’aller au plus proche de son public, sur scène cette fois-ci. En exclusivité mondiale, il offre à l’assistance un morceau issu de son album à venir ‘‘Stadium’’. Pour marquer cet évènement, il appelle à le rejoindre sur scène. Malgré les cris désespérés de plusieurs milliers de personnes, ils sont cinq chanceux à côtoyer la star le temps d’une chorégraphie et, en prime, un selfie de fin, toujours au calme.
Au final, la sécurité est aussi éreintée que le public, qui a donc profiter au maximum de la venue de cette étoile (filante) à Tunis.
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