La présence de Ommi Jomaa à la cérémonie officielle de la fête nationale de la femme, jeudi soir, au Palais de Carthage, n’est pas passée inaperçue. Au contraire…
Elevée, à cette occasion, au rang de chevalier de l’ordre de la république par le président de la république Béji Caïd Essebsi en personne, Jomaa Saïdani Selmi, plus connue sous le nom de Ommi Jomaa, est originaire de Sejnane, un village agricole du nord-ouest tunisien. Malgré ses 70 ans, elle se bat tous les jours pour modeler l’argile avec ses mains de paysanne et composer des petits chefs-d’œuvre de poterie.
Ommi Jomaa dans son atelier.
Cette artisane autodidacte, créative à souhait, gagne ainsi juste de quoi vivre, même si ses travaux sont parfois revendus le double ou le triple de leur prix initial. Elle participe aussi, sans en être totalement consciente elle-même, à la préservation d’un savoir-faire ancestral et d’un patrimoine régional devenu un label que l’on s’arrache: les poteries de Sejnane, qui sont à la céramique de Nabeul et de Djerba ce que la peinture naïve est aux oeuvres des grands maîtres de l’art moderne.
Avant cette distinction présidentielle, qu’elle reçut des mains du chef de l’Etat avec une touchante simplicité, Ommi Jomaa avait décroché plusieurs prix nationaux d’artisanat. Et comme toujours, elle a eu une tendre pensée pour toutes les potières de Sejnane, ses voisines et amies. Toutes aussi battantes, dévouées et attachées à leur argile et à leur four.
Ommi Jomaa ramasse le bois sec pour alimenter son four.
Certes Ommi Jomaa a semblé un peu perdue, hier soir, dans les jardins du Palais de Carthage, où l’écrasante majorité des femmes invitées étaient des citadines bien habillées, coiffées et maquillées, mais elle était, à sa manière, la véritable star de la soirée.
Y. N.
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