Les mouvements de protestations ont baissé en juillet dernier, mais on a continué à enregistrer une escalade de la violence.
Ce constat a été fait l’Observatoire social tunisien (OST) relevant du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), au cours d’une conférence de presse, mardi, à son siège à Tunis.
On a, en effet, enregistré, en juillet, 272 mouvements de protestation (contre 287, en juin), dont 50 individuels (42 en juin) et 222 collectifs (245 en juin), selon les chiffres avancés par Abdessatar Sahbani, directeur de l’OST.
Selon M. Sahbani, cette baisse prévisible des mouvements de protestation est due essentiellement au départ en vacances d’un grand nombre de Tunisiens.
Par ailleurs, 61 mouvements de protestation collectifs ont été observés pour des raisons sociales (absence d’eau potable, coupures d’électricité et augmentation des prix), 50 pour des raisons religieuses, suite à la fermeture de mosquées en situation illégale et la révocation d’imams extrémistes.
M. Sahbani a signalé que les protestations pour des raisons environnementales ont connu une baisse en juillet 2015 et ce, comparativement au même mois de 2014.
En ce qui concerne les suicides (20 cas enregistrés) et tentatives de suicide, la pendaison, l’ingestion de produits chimiques et l’utilisation d’armes (blanches ou à feu) ont été les principaux moyens utilisés.
Parmi les cas de suicide, M. Sahbani a évoqué celui d’un enfant de 10 ans dans la région de Bizerte, qui a mis fin à sa vie pendant la période de l’Aïd, et d’un homme de 80 ans, qui s’est suicidé au Kef, pour des raisons matérielles.
Le sociologue a, en outre, rappelé que le gouvernorat de Kasserine a enregistré le cas d’une menace de suicide collectif de la part de 30 chauffeurs de taxi exigeant la régularisation de leur situation.
Massoud Romdhani, membre du FTDES, a, pour sa part, dénoncé l’escalade de la violence dans les différentes régions du pays. «Les gens ont de plus en plus recours à la violence pour résoudre leurs problèmes», a-t-il déploré, appelant la société civile, les médias et tous les intervenants à s’associer pour étudier ce phénomène et y trouver les solutions appropriées.
«La violence s’est transformée en une véritable culture diffusée essentiellement à travers les réseaux sociaux et les médias», a souligné M. Romdhani.
I. B. (avec Tap).
Illustration: Manifestation à Raf-Raf contre la coupure d’eau potable.
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