Pour régler les problèmes de Tunisair et de l’Oaca, va-t-on les rattacher à l’armée de l’air et désigner deux généraux à leurs têtes ?
Par Mohamed Chawki Abid*
Au lendemain de la chute du régime Ben Ali, Tunisair souffrait de problèmes structurels qui mettaient sa viabilité économique en danger et qui la plongeaient dans le trou de la non-rentabilité financière.
Maux chroniques et problèmes structurels
A ces malaises organiques viennent s’ajouter des actes de nonchalance voire de sabotage diversifiés, perpétrés aussi bien par le personnel du transporteur national que de celui de l’Office de l’aviation civile et des aéroports (Oaca):
– mauvais fonctionnement de l’enregistrement;
– retards récurrents dans l’embarquement des passagers et le décollage d’avions;
– disparition de bagages aussi bien à l’arrivée qu’au départ;
– dégradation des services à bord (catering en panne, saleté à l’intérieur des appareils, personnel insolent), etc.
Certains chroniqueurs trouvent beaucoup de ressemblances organisationnelles et logistiques entre la gare routière de Bab Alioua et l’aéroport de Tunis-Carthage, d’une part, et entre Tunisair et la Société nationale de transport interurbain (SNTRI), d’autre part.
La plupart de ces problématiques sont dues à des carences managériales basiques et intolérables, problématiques qu’une gouvernante ménagère pourrait assez-bien gérer, notamment en ce qui concerne les services à bord.
Après que les étrangers aient fuit la compagnie nationale en raison de la récurrence de ces dysfonctionnements, les passagers tunisiens commencent à arbitrer en faveur de compagnies étrangères.
Comment voulons-nous que les Tunisiens continuent à être fidèles à leur Gazelle? Ne sommes-nous pas face à un risque de fonte accélérée de son fonds de commerce?
Des réparations urgentes s’imposent
Il est grand temps que le management de Tunisair cesse de se défendre par des communiqués creux, infondés et non convaincants, et qu’il entame rapidement la réalisation des réparations urgentes qui s’imposent ainsi que la mise en œuvre d’un plan de restructuration pluriannuel.
Il n’est pas un secret pour personne que Tunisair et les aéroports constituent la première vitrine du pays que découvrent les étrangers. Par conséquent, le maintien du laisser-aller ne peut qu’entamer définitivement l’attrait de la Tunisie pour les opérateurs économiques et les touristes.
Aussi, ne faudrait-il pas étudier l’opportunité de rattacher Tunisair et l’Oaca à l’armée de l’air, relevant du ministère de la Défense, et de désigner deux généraux à leurs têtes?
* Ingénieur économiste.
** Le titre et les intertitres sont de la rédaction.
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