Le dirigeant de Nidaa Tounes, Raouf Khamassi, n’y est pas allé de main morte pour commenter ce qui s’est passé ce weekend à Hammamet.
Dans une déclaration publiée par le site de Nessma TV, Raouf Khamassi considère que «les incidents de Hammamet sont la goutte qui a fait déborder le vase. Depuis que Mohsen Marzouk tient le secrétariat général, notre parti est déchiré entre ses chefs, coupé de sa base, absent de la scène politique et sans vrai soutien pour le gouvernement que nous mêmes avons choisi».
Il s’attaque d’abord à Mohsen Marzouk, indiquant qu’il ne faut pas être surpris de son style dans la division car il est «issue des certaines écoles régionales et internationales spécialisées dans la destruction de la nation arabe… et son dernier voyage aux Etats Unis en est la dernière preuve !».
Raouf Khamassi annonce ensuite que la cohabitation avec « eux» (sous-entendu le clan de Mohsen Marzouk Ndlr) est devenue impossible pour plusieurs raisons qu’il détaille clairement.
Pour M. Khamassi «ils (sous-entendu toujours le clan de Mohsen Marzouk, Ndlr) sont hostiles aux courants à l’intérieur du Nidaa (il parle évidement du courant destourien dont il est le chef de file) et à la politique de consensus national avec toutes les composantes de la scène politique et ceci pour faire avorter clairement le processus initié par Béji Caïd Essebsi. D’ailleurs, on ne les voit pas défendre la réconciliation nationale et ils refusent le projet de loi de réconciliation économique initié par le président de la république».
Khamassi reproche à Mohsen Marzouk et à «son clan» d’être hostile aux destouriens et «rcdistes » du Nidaa et de s’opposer à toute voix nationaliste qui «appelle à contrecarrer les desseins des renseignements étrangers visant à faire échouer l’expérience démocratique tunisienne» (sic !).
Pour le dirigeant de Nidaa, ce clan «refuse de tenir un congrès démocratique qui maintient les instances qui nous ont fait gagner les élections et surtout celles qui sont supervisées par Hafedh Caïd Essebsi».
Enfin Raouf Khamassi ajoute que « ce courant gauchiste éradicateur continue ses attaques contre les cadres du parti et même contre le président de la république afin de consacrer la dictature d’une minorité d’éradicateurs qui prend pour ennemi la majorité nationaliste du parti».
Raouf Khamassi ne s’est pas gêné en résumant clairement, d’après lui et ses amis, le fond des divisions qui déchirent Nidaa Tounes. Les destouriens et autres «rcdistes» veulent la tête de Mohsen Marzouk et de ses amis, qualifiés de «gauche éradicatrice», pour mettre la main sur le parti, sous couvert de Hafedh Caïd Essebsi, pour consacrer l’alliance avec Ennahdha, et se débarrasser de l’aile gauche et syndicaliste qui leur fait de l’ombre. Et qui est, jusqu’à preuve du contraire, majoritaire dans les instances locales et nationales du parti.
A. B. M.
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