Béji Caïd Essebsi ne refuse rien aux amis de son fils.
Le syndicat des journalistes fustige la présidence de la république pour le passe-droit qu’elle a accordé à la chaîne privée Nessma TV.
Dans un communiqué rendu public, aujourd’hui, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé l’exclusivité accordée par la présidence de la république à la chaîne privée Nessma TV pour la transmission en exclusivité de la cérémonie officielle organisée, ce matin, au palais de Carthage, en l’honneur du Quartet du dialogue national, récompensé du prix Nobel de la Paix 2015, alors que tous les autres journalistes des médias publics et privés ont été empêchés de couvrir cet événement national, privant de ce droit les autres chaînes de télévision, notamment publics, censées avoir la priorité.
Le SNJT, qui a boycotté la cérémonie, accuse le président de la république Béji Caïd Essebsi de favoritisme au profit du patron de Nessma, qui est, rappelons-le, membre du bureau exécutif de Nidaa Tounes, le parti fondé par Béji Caïd Essebsi.
Le SNJT accuse le président de la république de chercher, par ce geste, à récompenser le patron de Nessma pour le soutien médiatique qu’il lui a apporté lors de sa campagne pour la présidentielle de 2014.
«Nous étudions, par ailleurs, la possibilité de porter plainte contre le président de la république pour abus de pouvoir, car les cérémonies officielles à la présidence de la république doivent être impérativement couvertes par les chaines nationales», indique le syndicat.
Néji Bghouri, président du SNJT, a ajouté, de son côté, que Béji Caïd Essebsi a voulu récompenser Nabil Karoui, patron de Nessma TV, pour son soutien inconditionnel à Nidaa Tounes, dont il affirme sans cesse être un membre fondateur. «Si ce n’est du copinage, c’est du favoritisme», a-t-il dénoncé.
En réponse à ces accusations, Nabil Karoui a indiqué, via la page Facebook de Nessma, que sa chaine a proposé de donner le signal aux autres médias, ne voyant pas dans l’exclusivité d’accès au palais de Carthage accordée à sa chaîne est sinon illégale du moins indéfendable d’un point de vue déontologique.
Y. N.
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