Le Salon de l’Emploi, organisé le 29 octobre 2015, à Tunis, est une plateforme de mise en contact des jeunes compétences avec des entreprises en quête de profils pointus.
Par Wajdi Msaed
«Il est attendu que le Business Reform & Competitives Project (BRCP), le projet de réforme et de compétitivité des entreprises lancé, par l’Agence des Etats Unis pour le développement international (USAid), permette de placer 150 jeunes diplômés tunisiens postulant à un emploi auprès des entreprises tunisiennes, américaines et étrangères de manière générale, implantées en Tunisie».
Ce message d’optimisme a été annoncé à l’ouverture du Salon de l’Emploi, organisé le 29 octobre 2015, conjointement par l’USAid et la Chambre tuniso-américaine de commerce (AmCham), en collaboration avec l’Agence nationale de l’emploi et du travail indépendant (Aneti) et la plateforme électronique ‘‘Tounes Ta3mal’’ (littéralement: la Tunisie travaille).
L’objectif est, on l’a compris, de participer à l’effort national visant à aider les jeunes diplômés à postuler à un travail et les entreprises à améliorer leur compétitivité. Il s’agit aussi de renforcer le processus de réformes économiques afin d’élargir le potentiel d’employabilité.
Tijani Smidi, directeur exécutif de l’USAid à Tunis, affirme que les entreprises américaines et tuniso-américaines ici représentées vont sélectionner les meilleurs parmi les candidats en vue de les recruter et les intégrer dans la vie professionnelle active. «Ce rendez-vous va être annuel en vue d’aider à booster le marché de l’emploi et de faciliter la tâche des entreprises adhérentes à AmCham en matière de recrutement ciblé», ajoute-t-il.
‘‘Tounes Ta3mal’’
Mohamed Ali Chabaane, coordinateur national de la plateforme ‘‘Tounes Ta3mal’’, qui affiche une ferme volonté de promouvoir une telle initiative, précise que sa plateforme «a procédé à la diffusion des offres d’emploi présentées par environ une vingtaine d’entreprises tunisiennes et étrangère implantées en Tunisie dans différentes spécialités comme l’informatique, la finance, le marketing, le génie mécanique et électronique, l’ingénierie logiciels…» Et de préciser : «Nous avons reçu 6.000 demandes d’emploi accompagnées de CV bien détaillés. Nous en avons sélectionné 450 ici présents, dont 150 auront une suite favorable».
Présentant ‘‘Tounes Ta3mal’’, M. Chaabane explique : «Nous sommes une plateforme web multifonctionnelle qui offre différents services pour l’emploi des jeunes. Ainsi, le jeune pourra grâce à cette plateforme sociale et gratuite parler à un conseiller, se découvrir soi-même, se dessiner un profil de carrière, accéder à plus de 400 cours en ligne et certifier ses compétences. Il pourra également améliorer ses compétences professionnelles et sa compréhension du marché de l’emploi et enfin accéder aux opportunités de stage, de formation, d’emploi ou de financement de projet».
«A travers ce portail virtuel qui est, en fait, un projet régional disposant de représentations dans plusieurs pays arabes, tels que l’Irak, l’Egypte, le Maroc et la Tunisie, nous essayons de venir en aide au jeune diplômé demandeur d’emploi en lui offrant la possibilité d’une entrevue avec un employeur ou bien en lui assurant une formation en ligne ou encore en l’aidant à créer sa propre entreprise», explique encore M. Chaabane.
Conscient de l’inadéquation entre l’appareil économique et le système éducatif, le coordinateur national de la plateforme ‘‘Tounes Ta3mal’’ insiste sur le concept de «Module de Conseil de Carrière» qui essaie, en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur, d’établir une meilleure adéquation entre formation et emploi.
Arracher un emploi
Le Salon de l’Emploi est différent des salons du même type organisés jusque-là en Tunisie. Ici, tout est bien étudié, finalisé et ciblé, avec un service d’accueil et d’orientation accueillant et chaleureux, animé par Sarra Chérif, responsable de la communication au sein du BRCP.
L’ambiance est conviviale dans cet espace, qui a accueilli de nombreux jeunes venus de tous les coins du pays avec l’espoir d’arracher un emploi après une entrevue directe avec un employeur, et c’est pour la première fois de leur vie pour la majorité d’entre eux.
Islam Salmi, ingénieur en informatique, promotion 2015, salue cette initiative et affirme qu’à travers la page Facebook de ‘‘Tounes Ta3mal’’, elle a pu participer à ce salon et espère repartir avec un résultat positif. Et c’est ce résultat positif que les représentantes de l’Aneti s’activent à atteindre à travers 5 ateliers portant sur la clarification des procédures en inculquant aux candidats les «abc» d’une entrevue avec les délégués des employeurs et les responsables R&H.
Houcine Werghommi travaille actuellement dans une start-up, mais il veut postuler à quelque chose de mieux. «Je veux travailler dans une grande entreprise de renommée pour une carrière à la hauteur de mes diplômes et de mes compétences», déclare-t-il.
Pour Wafa Mansouri, venue de Sousse, l’essentiel c’est d’arracher un poste d’emploi et peu importe la taille de l’entreprise. «Il suffit que l’on trouve le bon encadrement susceptible de nous assurer l’épanouissement dans notre carrière», affirme-t-elle.
Résultats satisfaisants mais insuffisants
Les avis de candidats et des postulants diffèrent, mais ce qui est à retenir c’est l’apport de la société civile aux efforts de l’Etat pour dynamiser le marché de l’emploi à travers différents mécanismes, en vue de mieux répondre aux besoins réels des entreprises, soucieuses d’améliorer leur compétitivité en se dotant des compétences adéquates.
Le bilan du BRCP pour l’année 2014 s’est traduit par la création effective de 3000 emplois auprès des 120 entreprises partenaires ayant bénéficié des programmes d’assistance technique. «Ces résultats sont satisfaisants, mais ils demeurent en-deçà des aspirations», souligne Karim Sabeur Hammami, chargé de l’assistance aux PME-PMI au sein du BRCP, qui ajoute: «L’objectif pour 2015 est d’atteindre 6.000 emplois à créer dans 140 entreprises partenaires».
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