Anis Mogaâdi, président de la Ligue nationale de défense des droits des sécuritaires, a vivement critiqué la faiblesse des mesures prises par l’Etat tunisien à la suite de l’attentat de Tunis.
Anis Mogaâdi a rappelé que « les partisans du mouvement radical islamiste Ansar Chariâ, classé mondialement parmi les mouvements terroristes, ont prêté serment d’allégeance à l’organisation de l’Etat islamique (Daech). Les dirigeants de ce mouvement se trouvent actuellement en Syrie et font partie des djihadistes de Daech. Ceux qui avaient manifesté à la coupole de Tunis et pris d’assaut la grande horloge de l’avenue Habib Bourguiba et qui font partie de ce mouvement terroriste, ne se sont point évaporés. Bien au contraire, ils sont toujours là et vivent encore parmi nous en Tunisie. Cela veut dire que Daech s’est bel et bien installée chez nous. Les mouvements Front Annosra, Armée syrienne libre, Daech et Ansar Chariâ sont les diverses facettes d’une même monnaie. Il faut admettre que ces mouvements partagent la même idéologie et utilisent les mêmes méthodes. Le dernier attentat, perpétré en plein centre de Tunis, à une centaine de mètres du ministère de l’Intérieur, symbole de l’autorité tunisienne, est venu sonner l’alarme », a fait observer le syndicaliste sécuritaire, sur le plateau de Nesma TV.
Anis Mogaâdi a vivement critiqué les mesures annoncées par le gouvernement tunisien à la suite de l’attentat de Tunis: « Nous nous attendions, a-t-il dit, à des mesures fermes de la part du gouvernement tunisien… Or ce que je vois relève purement du ridicule. On nous annonce un nouveau plan de lutte contre le terrorisme. Mais de quel plan s’agit-il ? La règle veut qu’on ne puisse entreprendre une nouvelle politique sans des hommes nouveaux. Or, les responsables actuellement en place ont échoué dans leurs missions dans ce domaine, comme l’ont prouvé les attentats meurtriers du Bardo et de Sousse ainsi que la tentative d’assassinat du député Ridha Charfeddine et la dernière attaque de Tunis. Avec quels responsables veut-on mettre en oeuvre un nouveau plan de lutte contre le terrorisme?… Que veut-on dire par l’application de la loi sur le terrorisme et la mise en oeuvre du Fonds national de lutte contre le terrorisme?! Ce sont là des termes pompeux dont je ne vois absolument pas la signification réelle. De telles décisions, surtout dans la conjoncture actuelle, ne sauraient émaner d’un Etat qui se respecte. Le chef du gouvernement devrait prendre des mesures audacieuses et adopter une stratégie de crise et non pas se contenter de gérer le quotidien. Même au niveau de l’information, les spots télévisés dénonçant le terrorisme ne cessent de souligner que ce fléau n’est pas de chez nous! Cela est complètement ridicule quand on sait que près de 5000 djihadistes tunisiens combattent actuellement en Syrie et que 19.000 autres ont été empêchés d’aller les joindre dans ce pays. Oui d’accord on les a empêché d’y aller, mais qu’a-t-on fait après? A-t-on assuré leur suivi puisqu’ils sont toujours parmi nous? Il importe de prendre des mesures audacieuses à cet égard », a-t-il soutenu.
H. A.
Donnez votre avis