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ARP : Yassine Brahim répond à Ben Gharbia

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Une nouvelle passe d’armes a opposé, hier à l’Assemblée, le député Mehdi Ben Gharbia au ministre du Développement Yassine Brahim.

Le dossier de la banque française Lazard a monopolisé, hier, l’ensemble des interventions des députés lors de la séance plénière à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), lors de l’examen du projet de budget du ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale.

Cette affaire avait déjà fait l’objet d’une vive polémique lors de l’examen du budget du même ministère par la commission des Finances.

Le député Mehdi Ben Gharbia (indépendant) été le premier à lancer le débat au début de la séance allant jusqu’à accuser le ministre de «mensonge», en présentant des documents attestant que le ministère en question s’apprête à signer un accord avec la banque française Lazard pour l’élaboration du plan quinquennal de développement (2016/2020).

Nombre de députés ont estimé que cet accord constitue «une atteinte à la souveraineté nationale» et que la Tunisie dispose de suffisamment de compétences pour élaborer un tel document sans recourir à une partie étrangère. Ben Gharbia a demandé à Yassine Brahim «des éclaircissements sur les présomptions de corruption relatives à la mission accordée à la banque Lazard».

Le ministre a souligné qu’une banque étrangère a bien été chargée d’apporter son aide pour l’exécution et la commercialisation des projets prévus dans le plan de développement quinquennal (2016-2020), mais cette mission ne prévoit aucune intervention  dans la préparation de ce plan, qui est le fruit d’une consultation nationale élargie. M. Brahim a précisé que le ministère a eu recours à des experts étrangers pour l’aider à exécuter le plan de développement et non pas à l’élaborer.

Répondant aux critiques des députés, le ministre a lancé : «Vous êtes l’autorité de contrôle», ajoutant qu’il existe des relations entre l’ARP et le gouvernement dans le cadre desquelles l’examen de cette question peut être approfondi, selon ses dires.

Le ministre a relevé qu’après le parachèvement de la consultation à laquelle ont pris part plus de 300 commissions régionales et sectorielles, l’élaboration du plan quinquennal de développement a atteint une étape qui permettra une meilleure vision.

A la mi-décembre 2015, le plan atteindra l’étape des arbitrages pour être adopté en conseil des ministres en février 2016 avant d’être soumis à l’Assemblée. A cet égard, le ministre s’est interrogé dans quelle mesure est-il possible d’adopter un plan de développement préparé par des parties étrangères, alors que le projet doit être précédemment soumis aux commissions sectorielles et à la séance plénière de l’ARP.

L’Assemblée a adopté le budget du ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale avec 101 voix pour, 7 voix contre et l’abstention de 21 députés.

A. B. M. (avec Tap) 

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