Afraa, l’élève mineure arrêtée hier par la police au Kef, a été libérée aujourd’hui, après avoir comparu devant le procureur.
C’est ce qu’a indiqué Fadhel Bedhiefi, président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) du Kef. Elle pourra enfin rentrer à la maison après cette mésaventure qui aura duré plus de 24 heures. Elle devra néanmoins comparaître devant la juge, le 31 décembre, en présence d’un délégué de la protection de l’enfance pour répondre à l’accusation d’outrage à un fonctionnaire public et agression via les réseaux sociaux.
«J’ai été présent à l’audition avec la maman de Afraa et elle a confirmé au procureur qu’elle n’a pas subi de violence, ajoutant que les agents ont été grossiers et vulgaires à son égard», a indiqué M. Bedhiefi à Kapitalis.
«Il est regrettable que l’adjoint du procureur ait décidé, hier, sa détention, ce qui est une violation de l’article 94 du code la protection de l’enfance. Il avait pourtant la possibilité de nous joindre pour se renseigner puisque Afraa a été arrêtée à 15 heures et que nos locaux étaient ouverts à ce moment-là et qu’en tant que président du bureau régional de la LTDH, j’avais dénoncé cette arrestation».
Afraa Ben Azza (17 ans) avait participé, hier, à un rassemblement pour dénoncer la destruction du café Sidi Boumakhlouf du Kef, considéré par les habitant comme un patrimoine de la ville.
Son arrestation a été dénoncée par le président de la république Béji Caid Essebsi et suscité de vives critiques de la part des activistes de la société civile qui ont lancé une campagne de soutien à la jeune fille.
Le ministre de l’Intérieur Najem Gharsalli a, de son côté, ordonné l’ouverture d’une enquête administrative pour déterminer les conditions de l’arrestation.
Y. N.
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