La loi de finances 2016 chouchoute les rentiers et fraudeurs, principaux bailleurs de fonds des partis politiques au pouvoir, et malmène les classes pauvre et moyenne.
Par Mohamed Chawki Abid*
Jamais la Tunisie n’a connu un gouvernement aussi vicieux en matière de justice sociale et d’équité fiscale. Alors que l’augmentation des prix des médicaments affectera directement le pouvoir d’achat du «citoyen ordinaire», issu particulièrement de la classe pauvre et de la classe moyenne, la baisse des prix des boissons alcoolisées importées ne profitera qu’au porteur d’un fort «pouvoir d’achat».
La loi de finances 2016 a réservé également de bonnes surprises aux champions de la fuite des capitaux (estimée aujourd’hui à 50 milliards de dollars US par Political Economy Research Institute, PERI) et aux importateurs de biens de consommation. En revanche, elle n’a pas formalisé la promesse du gouvernement en matière d’exonération à l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) de la tranche inférieure des revenus 1.500 DT – 5.000 DT, notamment pour les salariés.
Encore une fois, les pouvoirs exécutif et législatif s’ingénient dans la torture des contribuables opprimées et des citoyens malaisés, ainsi que dans la relaxation de la classe des rentiers, des vautours et des fraudeurs, principaux bailleurs de fonds des partis politiques au pouvoir.
En prévision de 2016, les finances publiques observeront un laminage additionnel en raison de la baisse des recettes douanières et fiscales, alors que le déficit commercial connaitra une détérioration en raison de la libéralisation de nouveaux produits à l’importation, et ce, en dépit de l’effondrement favorable du cours mondial du brut (36 $ contre 60 $ au budget).
En outre, la balance des paiements sera marquée par une accentuation préoccupante de l’endettement improductif.
* Ingénieur économiste.
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