Lorsque le ministère de l’Intérieur annonce avoir démantelé, à ce jour, près de 1300 cellules terroristes, faut-il vraiment s’en réjouir?
Lors d’une conférence de presse tenue, aujourd’hui, au Centre des études stratégiques sécuritaires et militaires, le chargé de communication auprès du ministère de l’Intérieur Walid Louguini a annoncé le démantèlement de 1300 cellules terroristes, en Tunisie, depuis le début de l’année.
Ce chiffre, dont le responsable du ministère de l’Intérieur a semblé très fier, donne, cependant, à réfléchir et suscite quelques interrogations.
Sur les membres des 1.300 cellules démantelées, combien ont été maintenus en détention et poursuivis par la justice?
Les arrestations étaient-elles fondées sur des preuves tangibles ou de fortes présomptions ou sont-elles destinées, en grande partie, à faire du chiffre et à démontrer que les services font du bon boulot dans la lutte antiterroriste?
Ce chiffre destiné à rassurer les Tunisiens n’a, en vérité, rien de rassurant. Il peut laisser penser que le pays est infesté de cellules ayant fait allégeance aux organisations terroristes. L’impact négatif de pareilles annonces sur le tourisme tunisien n’est plus à démontrer. Car qui voudrait passer ses vacances dans un pays de 10 millions d’habitants où l’on a démantelé 1300 cellules terroristes (pas moins?) en moins d’un an, sans compter celles qui n’ont pas encore été repérées ?
Tout en reconnaissant les efforts considérables fournis par les agents de l’ordre pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé et garantir la sécurité et la paix en Tunisie, parfois au risque de leur vie, on peut exprimer des réserves sur la communication maladroite du ministère de l’Intérieur, qui croit bien faire en lançant des chiffres imprécis et qui rassurent moins qu’ils suscitent des inquiétudes dans l’opinion publique.
Y. N.
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