Pour le chef du gouvernement Habib Essid, les journalistes vivent dans un autre monde, du moins c’est l’impression qu’ils lui donnent, parfois.
Habib Essid s’est rendu aujourd’hui, au siège de l’agence Tunis Afrique Presse (Tap), qui fête son 55e anniversaire.
En marge de cette visite de courtoisie, le chef du gouvernement a indiqué que les journalistes voient le verre à moitié vide, contrairement à lui qui le voit à moitié plein.
«Il faut évidemment que les journalistes relèvent les dépassements et critiquent ce qui doit être amélioré mais aussi il faut aussi qu’ils mettent en exergue les choses positives car les médias ont un rôle majeur dans ce contexte particulier que vit la Tunisie, mais ils ne doivent pas donner une fausse image du pays», a-t-il indiqué, ajoutant: «Les médias ont une influence sur l’opinion publique et doivent donc savoir doser leurs critiques et interventions pour ne pas engendrer un pessimisme général».
M. Essid a profité de cette rencontre pour rappeler que la Télévision nationale s’est permise de diffuser, le 14 novembre 2014, lors du journal de 13 heures, sur la chaîne Wataniya 1, une vidéo montrant un sac en plastique contenant la tête de Mabrouk Soltani, le jeune berger décapité la veille par des terroristes à Ain Mghilla. Ce qui l’a poussé à limoger Mustapha Beltaief, Pdg de l’Établissement de la télévision tunisienne (ETT), et de confier l’intérim à Rached Younes.
Cette décision, prise unilatéralement et annoncée un dimanche, jour de repos hebdomadaire, a été critiquée par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) et du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). «Le gouvernement tente de limiter la liberté des médias, qui dont face à des tentatives de retour aux pratiques dictatoriales. Habib Essid a déclaré la guerre aux médias», avait alors dénoncé Neji Bghouri, président du SNJT.
Y. N.
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