Deux jours heures après la clôture du congrès de Sousse qui a couronné Hafedh Caïd Essebsi, c’est le début d’une nouvelle rébellion à Nidaa Tounes.
Après les députés Bochra Belhaj Hamida et Hassouna Nasfi, voilà Faouzi Elloumi, un des piliers et argentiers du parti fondé par Béji Caïd Essebsi, qui se démarque du clan du fiston.
Dans un post incendiaire, publié dans la soirée du mardi 12 janvier 2016 sur sa page Facebook, M. Elloumi affirme, avec amertume, avoir été dupé par les organisateurs du congrès, tenu les 9 et 10 janvier, qui ont promis, jusqu’au dernier moment, de respecter la feuille de route préparée par la Commission des 13 désignée par le président de la république et présidée par Youssef Chahed, récompensé par un poste de ministre lors du remaniement effectué, la semaine dernière, par Habib Essid.
Faouzi Elloumi affirme avoir été floué, lui et beaucoup d’autres dirigeants, et mis devant le fait accompli, par les organisateurs, qui se sont illustrés par leurs méthodes non démocratiques et ont tourné complètement le dos aux accords consensuels établis avant le congrès, en nommant au secrétariat général exclusivement des personnes appartenant au clan de Hafedh Caïd Essebsi. Ce qui est, selon lui, inadmissible.
«Ainsi et après mûre réflexion, j’ai pris une série de décisions», indique t-il. Il en énumère quatre:
– la non reconnaissance des décisions issues du congrès, qui a été, ni plus ni moins, un putsch en contradiction avec les principes de démocratie et de consensus;
– le refus de la responsabilité qui lui a été attribuée au sein du secrétariat général, car la fidélité aux engagements pris devant les militants est plus importante, à ses yeux, que les postes;
– faire assumer la responsabilité morale de la dégradation de l’image du parti et son enfoncement dans la crise à tous ceux qui ont participé à ce putsch;
– l’annonce de la création, en collaboration avec un groupe de militants, d’un nouveau courant à l’intérieur du parti conformément à l’article 2 du statut. Le «Courant de l’espoir» se donne pour mission de sauver le parti et de redonner espoir aux militants du mouvement, à sa base et à ses partisans.
M. Elloumi appelle, dans ce contexte, tous les Nidaïstes, rejetant ce qui s’est passé au congrès de Sousse, à rejoindre ce courant.
L’hécatombe se poursuit donc de plus belle et on ne compte déjà plus les démissionnaires et les partants, qui évoquent tous les mêmes arguments, à savoir l’absence d’esprit démocratique, le parachutage des décisions et les nominations sur la base du népotisme.
Pis encore, les contestataires évoquent cette supercherie consistant à faire croire à tous que toutes les clauses de la feuille de route allaient être respectées pour les inciter à assister au congrès, avant de les surprendre, au dernier moment, par des décisions «inacceptables» que le clan organisateur a mis au point en usant de la tactique du fait accompli au dernier moment.
Noureddine Hlaoui
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