Devant la débandade à Nidaa Tounes ou ce qu’il en reste, des ballons d’essai, que certains qualifient de désespérés, sont lancés pour sauver le parti.
C’est Saïd Aïdi, qui est l’initiateur de ce scénario. Le ministre de la Santé, désigné membre du Comité politique issu du congrès de Sousse, sans charge précise, n’a pas fait mystère de son mécontentement en quittant la salle du congrès, dimanche 10 janvier 2016. Trois jours plus tard, il a annoncé le gel de son adhésion au parti.
Lors de son passage à l’émission « 7/24 » sur la chaîne Al-Hiwar Ettounsi, jeudi 14 janvier 2016, il a reconnu que le congrès de Sousse et tout ce qu’il en a découlé ne représentent pas Nidaa, tout en appelant les autres membres du Comité politique désignés lors de ce congrès à démissionner, tout en gardant leur adhésion au parti.
M. Aïdi propose, plus concrètement, l’élaboration d’une nouvelle feuille de route en vue d’aboutir, au final, à un congrès électif dans le délai maximum prévu initialement de juillet 2016.
Abondant dans le même sens, le député démissionnaire du bloc parlementaire de Nidaa, Salah Bargaoui, a parlé de fuites concernant d’éventuelles concessions de la part des architectes de la réunion de Djerba, qui peuvent aller jusqu’à l’annulation des résultats du congrès de Sousse et l’organisation d’un autre congrès, électif cette fois-ci.
Les observateurs s’accordent à dire qu’il s’agit, probablement, de ballons d’essai consistant à tâter le pouls des partants en vue de tenter une nouvelle opération de rafistolage. Mais les mêmes observateurs restent persuadés que le ver est déjà dans le fruit et qu’il est impossible, ou presque, de revenir en arrière, vu l’ampleur de la scission, qui semble irréversible, le nombre des démissionnaires étant devenu très important.
Quant au clan de Hafedh Caïd Essebsi, qui a été intronisé par le congrès de Sousse, suite à une grande manipulation, il donne l’impression d’être aux abois, mais il poursuit sa fuite en avant, presque soulagé du départ du secrétaire général démissionnaire, Mohsen Marzouk, et des autres ex-dirigeants du parti, déterminés à lancer une autre formation politique, dont la création sera annoncée le 2 mars prochain.
Si la nouvelle faisant état d’une rencontre entre les membres démissionnaires de la Commission économique sociale de Nidaa et le groupe Marzouk venait à se confirmer, ce serait, alors, un tournant déterminant pour l’avenir des deux camps.
Noureddine H.
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