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La mort dans l’âme, Olfa Khalil El-Arem quitte Nidaa

Olfa-Khalil

Les démissions de Nidaa Tounes se poursuivent, et on se demande ce qui va rester de ce parti d’ici quelques jours. C’est au tour de Olfa Khalil El-Arem de partir.

Dans un post publié hier, jeudi 14 janvier 2016, sur sa page officielle Facebook, cette dernière, ex-membre du bureau exécutif et du bureau politique de Nidaa, fait un récit de son parcours militant avant la création de Nidaa Tounes et après son adhésion à ce parti, et exprime son amertume et sa désillusion.

Olfa Khalil crie son désenchantement et sa perte de confiance dans les politiciens, mais termine sur une note positive en pariant, désormais, sur la société civile.

En annonçant sa démission du bureau exécutif et du bureau politique du parti, qui ont été supprimés par les putschistes conduits par Hafedh Caïd Essebsi, Olfa Khalil assure qu’elle se sent, plutôt, soulagée.

Vu l’intérêt que présente le contenu du texte de démission et l’émotion qu’il dégage, nous le reproduisons dans son intégralité :

«Nous sommes le 14 Janvier, 5 longues années se sont écroulées depuis la « révolution ». J’y ai vraiment cru car j’étais en ce moment-là entourée de jeunes désespérés et ayant perdu, depuis 2007, tout espoir d’être un jour des citoyens à part entière et qui, dès lors, commençaient à revivre et une petite lueur apparaissait dans leurs regards qui étaient vides….

«Je me suis engagée auprès de ces jeunes et leur ai promis de faire de mon mieux pour que cette lueur jaillisse et devienne lumière et lors des élections de 2011, ils étaient persuadés de voter pour ceux qui craignaient Dieu, auxquels ils s’identifiaient et ils étaient persuadés que la fin de leur calvaire est enfin arrivée, je ne les ai pas empêchés de faire le choix qu’ils croyaient être le mieux pour eux tout en les prévenant qu’il était possible que leurs espérances s’éteindraient….

«Deux ans après, j’étais là pour leur dire:  »Ayez confiance, cette fois sera la bonne » car ce sont eux qui m’avaient persuadée d’intégrer un parti politique qui me permettrait de les aider à améliorer leur quotidien. Mais hélas trois années après, je vois ce château de cartes tomber et tous leurs rêves et les miens s’effondrer…

«La raison est simple: celles et ceux en qui on croyait ont décidé de nous ignorer et de faire comme si nous n’avions jamais existé. J’ai essayé de garder ma positivité et de me dire que ça allait marcher, mais hélas aujourd’hui je me rends compte que tout n’était que pur opportunisme et velléité…

«J’ai cru au parti auquel j’ai appartenu, je me suis donnée corps et âme et je n’ai jamais rien demandé et même refusé ce qui m’a été proposé, mais malheureusement mes attentes sont parties en fumée.

«Je me suis déconnectée du parti depuis plus de deux mois, j’ai écrit des e-mails aux  »leaders » mais jamais écoutée. Par « indhibat hezbi » (discipline partisane, NDLR), je n’ai jamais rien déclaré et maintenant il est temps de m’en déconnecter. Alors j’annonce que je démissionne de ce parti, de son bureau exécutif et du bureau politique qu’ils ont éliminés et, croyez moi, je me sens vraiment soulagée…

«Bon vent à ceux qui ont décidé d’y rester et aussi à ceux qui ont déconnecté et surtout  »Vive la Tunisie ». Et je ne perds pas espoir car aujourd’hui il y a une force vive dans le pays qui se nomme la société civile et qui saura comment récupérer».

N. H.

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