Le président de la république Béji Caïd Essebsi met fin aux supputations : il n’a nullement l’intention de changer le chef du gouvernement, Habib Essid.
Dans un entretien publié, vendredi 20 janvier 2016, par ‘‘Al-Arabya’’, le chef de l’Etat a défendu de nouveau le choix de Habib Essid à la tête du gouvernement, au moment où certains médias supputent déjà sur l’identité de son successeur, après les mouvements sociaux qui ont secoué le pays ces deux dernières semaines pour revendiquer des emplois et la relance du développement dans les régions défavorisées.
«Le gouvernement actuel n’appartient pas à Nidaa Tounes ni à aucun autre parti. C’est un gouvernement tunisien. Et c’était mon choix dès la victoire de Nidaa aux élections», a-t-il dit, réitérant son refuse catégorique «qu’un membre de Nidaa, le parti de la majorité, soit nommé à la tête du gouvernement, comme le stipule du reste la constitution».
Beji Caïd Essebsi est persuadé que le gouvernement Essid n’a pas échoué dans sa mission et que ce dernier «est le mieux placé pour gouverner en cette période délicate dans l’histoire du pays».
M. Caïd Essebsi a, par ailleurs, réitéré son attachement à ce qu’Ennahdha, qui a selon lui beaucoup changé, soit dans la coalition gouvernementale. «Nous attendons d’Ennahdha de confirmer davantage ce changement lors de son congrès en mars prochain», a-t-il ajouté, en dépit des critiques que ce choix suscite dans une large partie de la classe politique, de l’opinion publique et même des électeurs de Nidaa, qui accusent Béji Caïd Essebsi de les avoir trahis en s’alliant avec le parti islamiste après avoir construit toute sa campagne électorale sur la nécessité de faire barrage à ce dernier pour l’empêcher de revenir au gouvernement.
Droit dans ses bottes, Béji Caïd Essebsi ne renie donc rien et, malgré la crise et le manque de résultats probants, poursuit sur la voie qu’il a choisie au lendemain de son accession à la magistrature suprême.
Ce que M. Caïd Essebsi ne dira pas, c’est qu’il a trouvé en M. Essid un excellent exécutant qui ne risque pas de lui faire de l’ombre. Et pour cause, c’est un commis de l’Etat loyal, terne et dénué de tout charisme. Et ce qui ne gâche rien: ce technocrate indépendant n’a aucun poids politique et, en l’absence de résultats après un an à la tête du gouvernement, il ne tire sa légitimité que de la désignation du chef de l’Etat, qui peut le révoquer à tout moment.
Un bon fusible en somme pour les jours de grande crise, qui approchent inexorablement.
Z. A.
Donnez votre avis