Annick Girardin n’a pas confirmé l’annonce faite par François Hollande d’un nouveau plan d’aide à la Tunisie de 1 milliard d’euros sur 5 ans.
Le président François Hollande avait annoncé, le 22 janvier 2016, après avoir reçu à déjeuner Habib Essid, chef du gouvernement tunisien, que la France «mettrait en œuvre un plan de soutien à la Tunisie d’un milliard d’euros sur les cinq prochaines années», ajoutant qu’«un des axes majeurs de ce plan vise à aider les régions défavorisées et la jeunesse, en mettant l’accent sur l’emploi». «La convention de conversion de 60 millions d’euros de dette signée aujourd’hui, afin de permettre la construction d’un hôpital dans la région de Gafsa, en est une première illustration concrète», avait-il souligné.
Cette annonce donne à penser que la France va augmenter son aide à la Tunisie en comparaison avec son volume passé. Le cas échéant, ce serait une spectaculaire augmentation des financements français à notre pays.
Or, d’après nos sources, dont une proche du gouvernement, il n’y aura pas véritablement un nouveau plan français d’aide à la Tunisie, ni surtout de moyens nouveaux, donc, supplémentaires, qui y seront dédiés.
D’ailleurs, Annick Girardin, secrétaire d’État chargée du Développement et de la Francophonie, s’est bien abstenue, le 27 janvier 2016, lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale française, de parler de nouveau plan d’aide à la Tunisie et de confirmer le chiffre d’un milliard d’euros en cinq ans avancé par le président Hollande.
La secrétaire d’État a juste rappelé que «le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé, en octobre 2015, à Tunis, une aide de 20 millions d’euros supplémentaires pour 2016 et 2017 dans le domaine de la défense» et puis souligné que «la coopération ne s’arrête pas aux enjeux sécuritaires : il n’y a pas de sécurité sans développement durable. Nous devons donc accompagner la Tunisie dans son développement et répondre aux aspirations de la jeunesse, qui s’est exprimée il y a cinq ans. Il s’agit notamment de promouvoir le développement des régions enclavées et défavorisées, de soutenir les énergies renouvelables, la formation et l’emploi de la jeunesse tunisienne – c’est une priorité pour nous –, d’aider à la mise en place de réformes structurelles et de relancer le tourisme. La France apportera en outre, par le biais de l’Agence française de développement, qui y renforce ses activités, une réelle expertise sur plusieurs grands projets d’infrastructures en Tunisie».
L’action et les moyens de l’Agence française de Développement (AFD) en Tunisie au cours des cinq années à venir serait, selon Mme Girardin, concentrés sur le développement des régions défavorisées, les énergies renouvelables, la formation des jeunes et la mise en œuvre des réformes structurelles.
Donc, le fameux milliard d’euros ne serait que la simple addition des 200 millions d’euros de prêts que l’AFD a l’habitude de décaisser tous les ans en faveur de la Tunisie – et qui totalisent 2,2 milliards d’euros depuis 1992.
Nabil Ben Ameur
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