Mbarka Brahmi, veuve du martyr Mohamed Brahmi et député du Front populaire, a déclaré avoir perdu toute confiance dans la magistrature.
Dans une déclaration accordée, samedi 6 février 2016 à Express FM, à l’occasion de la commémoration du 3e anniversaire de l’assassinat de Chokri Belaïd, Mbarka Brahmi a exprimé son inquiétude face à ce qu’elle a qualifié de campagne acharnée contre le Front populaire, avant de passer aux accusations directes.
«Je disais toujours que la magistrature était indépendante, mais au vu du traitement qu’elle a réservé aux dossiers des assassinats des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, j’ai perdu confiance en cette magistrature dirigée par des mains occultes, en ce sens où les juges s’entêtent à ne pas répondre aux requêtes des avocats de la défense», a-t-elle précisé.
«Nous avions accusé, à l’époque, le chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur d’être complices avec les assassins, puisque le document des renseignements américains (alertant sur le projet d’assassinat de Brahmi, NDLR) avait été caché par les services du ministère de l’Intérieur et nous avions demandé à ce que les responsables soient interrogés. En vain…», a-t-elle encore indiqué. Et d’ajouter qu’il suffit de rappeler que sous l’ère de la Troïka, la coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha, le chef terroriste Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, chef du groupe Ansar Charia, avait été aidé par les services de sécurité à s’enfuir, que les armes étaient stockées partout dans le pays, que les camps d’entraînement terroriste étaient nombreux, que les jeunes partaient par milliers pour le jihad en Syrie et que les cheikhs extrémistes et takfiristes étaient reçus à bras ouverts par les hauts dirigeants du pays.
«Pour tout ceci, nous les accusons de complicité dans ces assassinats, alors qu’ils sont toujours membres de la coalition au pouvoir», a-t-elle conclu, par allusion aux islamistes du parti Ennahdha.
Noureddine H.
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