Ennahdha multiplie les déclarations soulignant sa «mutation» d’un mouvement à référentiel islamique à un parti strictement politique.
Invité à l’émission Studio Shems, jeudi 18 février 2016, sur Shems FM, Rafik Abdessalem, membre du conseil de la choura du parti islamiste Ennahdha et ancien ministre des Affaires étrangères au premier gouvernement de la Troïka (janvier 2012-mars 2013), a fait un état des lieux de la situation générale dans le pays, de la diplomatie tunisienne et des évolutions en cours dans son parti
Après avoir réitéré l’opposition d’Ennahdha à toute intervention militaire étrangère en Libye, M. Abdessalem a abordé les préparatifs pour la tenue du prochain congrès de son parti, prévu pour la fin du printemps (la date n’ayant pas encore été fixée), assurant qu’il y aura, certainement, des révisions de certaines dispositions du règlement intérieur et que la dénomination du mouvement pourrait même changer.
«Il sera procédé, probablement, à l’ajout d’un qualificatif au nom d’Ennahdha, qui sera conservé», a-t-il toutefois précisé avant d’ajouter que «l’appellation deviendrait, alors, ‘‘Ennahdha pour la Justice’’ ou ‘‘Ennahdha pour le développement’’, alors que, sur le fond, le parti sera exclusivement politique puisque l’action de la prédication sera laissée aux associations».
Prié de se prononcer sur l’avenir des faucons du mouvement, tels les anciens députés Habib Ellouze et Sadok Chourou, proches des cercles salafistes wahhabites, le dirigeant islamiste – et gendre du président d’Ennahdha Rached Ghannouchi – a précisé que ces derniers continuent à être actifs au sein des institutions du parti, plus particulièrement le conseil de la choura, tout en assurant qu’ils n’ont jamais été écartés, dans le sens où une pareille décision ne peut être prise qu’à travers les urnes et à l’intérieur des structures d’Ennahdha.
N. H.
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