Un plan d’aménagement urbain de la commune de Tunis prévoit de «raser» une partie du parc du Belvédère. Des associations et des activistes s’y opposent.
L’Association des Amis du Belvédère dénonce fermement le projet de la municipalité, qui prévoit la construction d’une autoroute à quatre voies qui traversera le parc. Pour les membres de l’association, la municipalité va «balafrer la mémoire collective».
Ce projet de construction de voie rapide qui traverserait le parc avait été établi en 1989. Mais les activistes écologistes s’y étaient opposés et avaient réussi à le contrecarrer. Et malgré la dictature en place à l’époque, la municipalité avait suspendu le projet et décidé de laisser respirer le «poumon de la capitale».
Des années sont passé et le projet a été remis sur table et les travaux pourraient démarrer à la fin de ce mois de mars… Inacceptable pour les activistes qui appellent à la mobilisation générale et qui ont mis une pétition en ligne pour dissuader les autorités locale de détruire «ce jardin paysager au profit de la dictature des automobiles».
«Le Belvédère (conçu par l’architecte-paysagiste Joseph Laforcade en 1892, Ndlr) fait partie de notre patrimoine. Il y a des arbres centenaires dans ce parc, c’est une page de l’histoire du pays qui sera déchirée si nous permettons la mise place de ce projet. Le café historique du parc, sa porte principale donnant sur la rue des Etats Unis, le lac artificiel et une partie du zoo seront détruits», s’indignent les activistes.
«Le projet exhumé affectera négativement l’équilibre de l’écosystème, détruira des composantes végétales et architecturales de ce patrimoine, isolera les populations riveraines, menacera la sécurité des usagers et altérera la mémoire collective des Tunisiens», alerte encore l’association qui prévoit une manifestation lors des vacances du printemps sous la forme d’une chaine humaine autour du parc, comme, pour le protéger sous le slogan: «Tous pour le Belvédère, le Belvédère pour tous».
Y. N.
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