Même si Caïd Essebsi au pouvoir a mis Ghannouchi aux commandes, les islamistes ne seront jamais des nôtres, car ils ont toujours haï notre pays, la Tunisie.
Par Dr Fethi El Mekki *
Selon certaines mauvaises langues, il parait que c’est pour fêter l’anniversaire du décès de l’empereur romain, Antonin le Pieux, le 7 mars 161 ap. J.-C., que les «Pieux de la République» ont déclenché l’attaque de Ben Guerdane, le 7 mars 2016.
Les «Pieux de la République», parce que arrêtés ensuite relâchés, puis arrêtés ensuite relâchés… Pourtant, ne dit-on pas que la boue de la traîtrise finit toujours par remonter à la surface?
On sait que la justice, spécialisée dans la grande distribution des kleenex, est parfois «aveugle», mais on ne sait pas qu’elle peut aussi être «sourde» aux cris des innocents. Dorénavant, grâce à ces «pieux», elle doit administrer aussi, les bureaux des pleurs des veuves et des orphelins.
Le 7 mars 2016, on a assisté au Waterloo d’un parti politique dénommé Ennahdha… La sortie de scène, cette fois-ci définitive, a été, on ne peut plus, élégante, pathétique et tragique…
Il ne fait aucun doute que dans quelques années, l’épitaphe du mandat de la «Troïka», l’ancienne coalition gouvernementale dominée par les islamistes (janvier 2012-janvier 2014) sera indéniablement : «Ici repose un mandat dont le nom fut écrit par le sang rouge vif de nos enfants…»
Ils sont trop forts :
Les «Dae-chiens», enfants bâtards d’une «Troïka», victime d’un amour adultérin et éclaboussée de sang jusqu’aux oreilles, ont laissé sur le bitume 75 macchabées dont une fillette de douze printemps.
En ce début de mois de mars 2016, l’association tunisienne chargée des partis politiques en faillite, morale et physique, a accueilli un nouveau sociétaire, en l’occurrence Ennahdha, relégué au magasin des accessoires politiques inutiles et ce d’une manière irréversible…
Depuis qu’ils sont là et on l’a dit depuis le début, ils ne font que goûter aux bienfaits de la déroute. Pour réussir, ils n’ont aucune chance. Trop cultivés, trop brillants, trop intelligents, ils ont détonné forcément dans le milieu de la politique.
Nous révélant, même, un sens de l’humour que nous ne leur soupçonnons pas… Car, parait-il, ils ont inventé une thérapie pour le cholestérol… dans les maquis…
On a du avaler des couleuvres par nœuds entiers et les résultats de la bêtise continuent de s’enchaîner sans hâte… Et ce n’est pas l’incendiaire qui provoque l’indignation, c’est celui qui tire la sonnette d’alarme… Depuis pas mal d’eau… bénite a coulé sous les ponts et le fiasco est historique.
Le destin est vraiment trop cruel, dans la maison du bonheur politique des «islamistes», pâles comme la lune et tristes comme la nuit, ils n’ont pu aménager que la salle d’attente…
La pyramide d’aliénations :
Avec ces surdoués, le pays a connu l’enfer. Dès leur «installation au pouvoir», ils ont donné le signal de l’enlisement politique et économique, à travers une absence de vision et un manque de cohérence de l’action gouvernementale. Leur obsession, c’est d’introduire la charia dans la constitution. Ça n’a pas marché. Ils ont tenté l’islamisation à travers l’action sociale sur le terrain, mais aussi loi par loi. Ça n’a pas marché aussi. Ils ont tenté sournoisement, l’islamisation rampante à travers les écoles coraniques dirigées par des illettrés et des ignares. Là aussi ça n’a pas marché.
Les signes annonciateurs d’événements terribles sont là… Le mandat a tourné à la confusion. On a vu nos «enfants qui me rappellent mon enfance» (Ghannouchi dixit à propos des salafistes) gambader, sous les ors de la république, dans les salons du déshonneur et déambuler dans nos rues avec gourdins et haches, sous l’œil attendri des «autorités», pour intimider la société civile, dans des échanges amoureux qui n’en finissent pas…
Dotés d’un instinct infaillible et d’une culture politique et agilité intellectuelle rares, ils ont voulu nous imposer le cloaque avec l’instauration de la culture de l’impunité et de la voyoucratie. Ils ne connaissent rien, mais ils disent tout; ils parlent sans arrêt, mais ils ne disent rien; ils n’écoutent personne, mais ils entendent; on a rarement vu autant de talent au service d’idées aussi mièvres…
La stratégie des bas-fonds :
Détruire et ruiner son pays est une mauvaise idée, mais facile à réaliser comme toutes les mauvaises idées. Le spectacle est émouvant. On a assisté à une expérience sensorielle et auditive inédite…
On a vu un parti politique, terre de découvertes inépuisables, atteint d’une crise aiguë de classe, d’intelligence et d’âme, dont les «ministricules» qui s’agitent au-dessus de leurs médiocres moyens culturels et experts en dialogues incultes, ont pour source d’information Facebook. On a eu droit au siège de la Télévision Tunisienne, par des individus racés et pas rasés, à cheval sur les principes, qui ont élégamment défié les «autorités» en toute impunité, durant «seulement» 55 jours…
On a vu, devant le palais du Bardo, à défaut de démocratie, la médiocratie poilue où on s’est battu régulièrement à coups d’Allah Akbar, sabre au clair, à coups de projectiles et de matraques purifiés dans une ambiance d’Halloween…On a eu les mandarins velus qui ont gravi l’horloge-bananier de l’avenue Bourguiba en face du ministère de l’Intérieur et qui, dans un moment d’orgasme intellectuel, y ont planté un torchon noir, ramassé et ramené, on ne sait d’où… On a entendu des dizaines d’appels au meurtre proférés impunément au vu et au su du monde entier… Ça ne les a pas gênés.
On a vu, des «étudiants» analphabètes, crasseux et chevelus, qui au lieu d’essayer de combler le fossé entre le monde impie et le nôtre, se trimbaler dans les facultés, avec un tapis de nattes entre les bras, à défaut de livres et chasser la femelle nymphomane, parmi leurs collègues… On a vu les ratés de certains quartiers poser des tentes de «prêche» devant les lycées et les collèges…
Ces princes qui nous ont gouvernés :
On a vu, un Hamadi Jebali, très agité, au sourire narquois, à Munich, appeler la communauté internationale (Quel culot !) à rompre les relations avec El-Assad, inviter tous les pays à expulser l’ambassadeur syrien, à reconnaitre les représentants de la révolution et critiquer la Russie et la Chine pour leur refus d’adopter une position ferme. Ça doit être l’effet du Captagon de l’Otan…
On a vu des étrangers, à la tête de rat et au comportement de roquet, déferler sur le pays des Cafres, la Tunisie, reçus par des bouseux au salon d’honneur de l’aéroport avec tapis rouge et cotillons. Les longs cortèges «officiels», avec motards et gyrophares, ont été de mise pour leur déplacement, à travers tout le pays, où ils ont ânonné des insanités pour nous apprendre à boire, à manger, à uriner, à faire la prière et à mutiler nos fillettes pour en faire des frigides pour minotaures érotomanes…
Les jours de fêtes nationales, le pays n’a pas eu droit à la décoration de ses artères et des institutions par le drapeau national. La décision a été prise à priori par un «révisionniste», magicien d’Oz de l’esbroufe, traître et jaloux de ses prédécesseurs et maîtres de toujours. Il y a eu erreur de prévision, faute de jugement et défaut de jugeote. Dommage que ce méchant soit trop bête et très méchant…
Dans son livre ‘‘Habib Bourguiba : le bon grain et l’ivraie’’, Beji Caid Essebssi rapporte qu’en 1953, lors d’un entretien avec Bechir Ksiba, modeste fellah, dans le couloir de la mort, car condamné à la peine capitale par la France, ce dernier lui a déclaré : «L’indépendance est quelque chose de très haut placée, à laquelle on n’accède qu’au moyen d’une échelle, dont les échelons sont les corps des hommes comme moi qui acceptent le sacrifice pour que d’autres puissent y accéder et je suis tout-à-fait prêt. Je vous adjure, lorsque la Tunisie sera indépendante, ne nous oubliez pas ! Nous avons sacrifié nos vies pour ce pays. Ne dilapidez pas cette indépendance que nous payons cher!». M. Ksiba n’à a priori pas les mêmes principes et valeurs que ces «islamistes» de pacotille…
Le philosophe et ses enfants :
La fin de l’hiver nous offre toujours son épidémie de grippe et de gastro, mais aussi depuis quelques années un autre fléau, le terrorisme de «nos enfants égarés, qui me rappellent mon enfance» et ce depuis qu’ils ont été renvoyés du pouvoir et pris la main dans la caisse du mensonge de masse…
Incapable d’émouvoir personne, mine constipée, front et paupière baissés, sourire soumis et médiatique, sous l’œil attendri du philosophe-épicier, qui vient de déclarer pitoyablement que «le Hezbollah a du sang sur les mains», les ex-ministricules du ralentissement, qui ont gonflé plus vite que la grenouille de la fable, ont toujours nié ces vérités avec l’ardeur que l’on sait. Le 8 mars, ils ont la gueule de bois du menteur… On a eu le choix entre les menaces d’un Noureddine Bhiri au sourire glacial et d’un Abdellatif Mekki qui, l’œil pointu, lance des défis à ceux qui accusent Ennahdha de terrorisme…
A Monplaisir, quartier où, depuis leur installation, le soleil n’a plus percé, ils ont eu les yeux plus gros que le ventre. A les voir, ils ont l’allure d’un gars en liberté conditionnelle, le masque mortuaire politique affleure déjà. Le visage est défiguré par la défaite, les traits tirés, l’air funèbre, le regard est soupçonneux, les yeux fureteurs, le sourire de circonstance est jaune, la bouche est sèche et la voix blanchâtre et chevrotante… Au point de vouloir se faire passer pour la victime des victimes…
Un seuil mondial dans la démagogie a été franchi à Monastir où les déclarations d’amour de Ali Larayedh, au défunt Bourguiba ont été touchantes, mais ne peuvent pas convaincre le Tunisien dégoûté. Il sera, peut-être, à moitié convaincu si on lui explique qui est derrière l’envoi des «enfants qui me rappellent ma jeunesse» en Syrie par milliers avec passeports flambants neufs… Chairs à canon, pas chère… Pour combler les fantasmes, très chers, des Soros, des Rothschild et des Rockefeller…
Fin de partie pour Ghannouchi :
Puisqu’on ne l’aime pas salé, Ghannouchi, visage lisse, teint blafard avec un regard vitreux et bigleux, nous la joue sucré. En vain. Depuis le 7 mars, il a battu malgré lui le record de l’homme le plus détesté du pays… La Tunisie a besoin d’un meneur d’hommes et de dirigeants d’envergure, dotés de courage, de grandeur morale, justes, patriotes et pragmatiques. Il n’a pas su et n’a pu l’être.
Lui et ses tristes sbires sont très fatigués. Au bout du rouleau. En sursis. Les complotistes s’interrogent. Sont-ils sous la tutelle des… ? Ou plutôt sous curatelle des… ? Ce qui est sûr, c’est que la nuit, ils doivent dormir avec une petite valise au pied du lit… On ne sait jamais…
Le système politique bicéphale a prouvé ses limites et son profil ne prémunit pas des risques de schizophrénie : il est Nahdhaoui-Nidaiste. Ces deux partis sont moribonds et se sont entendus au fond, pour prolonger leur agonie à l’infini… C’est normal, me diriez-vous, puisque Nidaa au pouvoir mettait en quelque sorte Ennahdha aux commandes…
La défaite et le déshonneur :
Le 7 mars 1792, le Dr Joseph Ignace Guillotin, médecin et député français, dans un rapport remis à l’Assemblée nationale française, a proposé le projet d’une machine à lame oblique qui donne la mort très rapidement : la guillotine. Le projet a été adopté le jour même et la «veuve» a été utilisée pour la première fois le 25 avril 1792.
En agissant le 7 mars 2016, les «voyous de la république» ont a priori voulu faire un sympathique clin d’œil à la mort rapide d’Ennahdha, qui est vouée à être cantonnée dans l’antichambre du destin…
Après la défaite de 1940, parti à Londres organiser la résistance, Le général Charles De Gaulle, en public, a reproché à Hubert Beuve-Méry, futur fondateur du journal ‘‘Le Monde’’, son choix de rester à Paris et lui a lancé dédaigneusement : «Monsieur, vous n’êtes pas des miens»…
En m’inspirant humblement de ce fait… Chers messieurs, si le regretté et patriote Bechir Ksiba était encore parmi nous, je me serais joins à lui pour vous dire: vous aussi, «vous n’êtes pas des nôtres», et vous ne le seriez jamais… Même dans l’au-delà…
Parce que vous haïssez «NOTRE» pays, la Tunisie…
* Pneumo-allergologue.
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