Mohamed Amine Yahyaoui, le tueur du petit Yassine, lundi dernier, à Mellassine, à l’ouest de Tunis, est un psychotique. Il avait tenté d’agresser sexuellement sa mère, sa sœur et l’épouse de son oncle.
Par Zohra Abid
C’est ce qu’a confirmé, hier, jour de l’enterrement de Yassine (4 ans), Jamila la maman de l’assassin, à Mosaïque FM, après avoir présenté ses condoléances à la famille de la victime.
Selon la maman, son fils est atteint de schizophrénie, souffre de troubles obsessionnels et est sous traitement depuis sa mutation, dans le cadre de son travail à l’armée, de la capitale vers Tataouine, dans le sud du pays, où il a perdu l’un de ses collègues suite à une explosion d’une mine. Depuis ce drame, enchaîne-t-elle, Amine prenait des calmants prescrits par un médecin de l’hôpital militaire. «Il a tenté d’abuser de moi, ainsi que de sa sœur et de l’épouse de son oncle. Mon fils est un malade mental et doit être interné dans un asile. Il n’est pas conscient de l’acte qu’il a commis», a-t-elle plaidé, au moment où des voix s’élèvent pour demander la peine capitale pour son fils. Et la mère d’ajouter que son fils n’est pas croyant et a toujours empêché sa sœur de porter le voile. «A chaque fois qu’il voit un exemplaire du Coran, il le jette», a-t-elle aussi indiqué.
Sous surveillance psychiatrique
Nesrine, la sœur de l’assassin a confirmé, elle aussi, avoir été victime d’une tentative de viol de la part de son frère et pour lui échapper, elle a dû se réfugier chez l’une de ses copines. «Ma mère et moi avons déposé une plainte contre lui auprès de la caserne de Bab Saadoun et du poste de police de la région. Mon frère est malade et il est sous traitement. Son dossier médical se trouve au service psychiatrique de l’hôpital militaire», insiste-t-elle.
Nesrine a ajouté à Mosaïque FM que, le jour du drame, son frère a fait croire à sa famille qu’il se rendait à la caserne d’El-Aouina, mais il n’a pas trop tardé à rentrer. «Ses vêtements étaient tâchés de sang. Il nous a dit qu’il s’est blessé en chassant un sanglier, puis il est ressorti avec un sac. Il est rentré rapidement et mis le sac sous le lit de sa mère. Il fumait et était très calme comme si de rien n’était. Nous nous sommes hâtés de vérifier ce qu’il y a dans le sac et c’est là que nous avons découvert le corps du petit Yassine. Nous avons alerté la police qui s’est rapidement dépêchée sur les lieux. Mon frère était serein et n’a même pas essayé de s’échapper. Lors de son interrogatoire par la brigade de la police de Gorjani, il était souriant et n’a cessé de demander d’être libéré ou exécuté», poursuit Nesrine.
La défaillance des services publics
Mohamed Amine Yahyaoui a commis le meurtre 3 jours après son retour de Tataouine à la Cité Helal, où se trouve le domicile familial, près de Mellassine, à la lisière ouest de Tunis. Il avait tenté d’enlever un autre enfant, mais il n’a pas réussi car ce dernier était accompagné de sa maman. Il a arraché le petit Yassine de la main de sa sœur, âgée de 11 ans, qui l’accompagnait au jardin d’enfants du quartier de Mellassine. Et s’est enfuit avec l’enfant à bord d’un son scooter. La suite, on la connaît…
Etant donné les antécédents du tueur de Melassine, des questions s’imposent: pourquoi les médecins de l’armée n’ont-t-il pas pris la décision de l’interner? Après les tentatives de viol rapportées à la police, pourquoi n’a-t-il pas été arrêté? Où sont passés les services sociaux qui sont censés intervenir dans ce type de situation?
Il y a, à l’évidence, une série de graves défaillances de la part des services publics qui ont laissé cette bombe humaine exploser et c’est un enfant de 4 ans qui en a payé les frais au prix de sa vie.
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