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Labess et Gultrah honorent la musique alternative nord-africaine

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Les groupe algérien Labess et tunisien Gultrah Sound System sont en train de révolutionner la musique maghrébine, mélangée à des sons venus d’ailleurs.  

Par Fawz Ben Ali

Après le Caire et Beyrouth, ce fut au tour de Tunis d’accueillir cette année le Spring Festival, qui s’est déroulé du 28 avril au 21 mai 2016.

Cette première édition tunisienne, qui a rendu hommage à une grande figure du théâtre tunisien, Ezzedine Gannoun, décédé le 29 mars 2015, a duré près d’un mois et a offert au public l’occasion de découvrir les dernières créations de la scène artistique arabe. On a eu droit à des projections de films, des représentations théâtrales, des spectacles de danse et des concerts de musique.

Parmi le large éventail de soirées proposées par le festival, celle tuniso-algérienne, assurée par deux icônes de la musique alternative nord-africaine, Labess et Gultrah Sound System, a attiré un grand public, le 20 mai 2016 au ciné-théâtre Le Rio, au centre-ville de Tunis.

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Ballade festive entre la rumba, flamenco, gnawa et chaabi.

Nedjim Bouizzoul enflamme la salle

Labess, groupe algérien, qui se produit un peu partout dans le monde (Canada, Colombie, Etats-Unis, France…), revient régulièrement en Tunisie retrouver un public conquis depuis déjà longtemps.

Après deux albums à succès ‘‘Tout va bien’’ (2007) et ‘‘Identité’’ (2012), Labess accouche d’un dernier opus intitulé ‘‘La route’’, sorti en avril dernier, que le groupe a partagé avec ses fans tunisiens au cours de ce concert.

Cependant, Nedjim Bouizzoul, auteur-compositeur, interprète et leader de Labess, est arrivé sur la scène du Rio seul pour une session acoustique, alors que l’affiche du concert annonçait la venue de tout le groupe, ce qui ne l’a pas empêché d’enflammer la salle avec sa voix éraillée et sa guitare flamenco très sonore, embarquant la foule dans une ballade festive entre la rumba gitane, le flamenco, et la musique traditionnelle du gnawa et chaabi algérien.

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Nedjim Bouizzoul :voix éraillée et sa guitare flamenco très sonore.

Nedjim Bouizzoul a interprété des titres de la ‘‘La route’’, fruit de ses derniers voyages et rencontres en Palestine, en Inde, et en Colombie, où il travaille actuellement avec un groupe de musiciens locaux. L’artiste dit s’être inspiré d’icônes musicales de divers registres (Cesaria Evora, Bob Marley, Paco De Lucia…). Mais le public réclamait surtout les anciens succès tel que ‘‘Dawina’’, un titre sur lequel Nedjim a invité les membres de Gultrah pour un moment de partage musical tuniso-algérien.

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L’un des groupes les plus appréciés de la scène musicale alternative tunisienne.

La fusion intelligente des Gultrah

La deuxième partie du concert fut consacré à un groupe culte qui a beaucoup contribué au renouvellement du paysage musical tunisien : Gultrah Sound System. Projet underground à la base, Gultrah s’est peu-à-peu popularisé jusqu’à devenir l’un des groupes tunisiens les plus illustres et les plus appréciés de la scène musicale, car il a su se distinguer par une palette musicale aux multiples couleurs, une fusion intelligente entre le patrimoine tunisien et le reggae avec des résonances africaines, embellies par le violon, instrument rare dans les groupes de reggae, sur des textes décalés, graves et railleurs, en anglais et en dialecte tunisien.

Après la dissolution du groupe en 2015, suite au départ du batteur Tarek Maaroufi, qui a rejoint Labess pour leur dernier album, Halim Yousfi, auteur-compositeur, interprète et leader du projet Gultrah, marque son retour sur scène avec le groupe Back to Reggae, composé de Ragheb Ouergli (basse), Fourat Naffeti (guitare), Wael Zayeti (clavier et violon) et Fawez Jridi (batterie).

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Des textes décalés, graves et railleurs.

Gultrah c’est avant tout, certes, Halim Yousfi avec son charisme et sa voix rauque, mais il s’est avéré que les musiciens contribuaient beaucoup plus qu’on ne le pensait au succès du groupe, car des titres comme ‘‘One day’’, ‘‘Eli tchelou’’, ‘‘Bled ekher zmen’’… n’avaient plus le même écho à nos oreilles.

Grâce au Spring Festival, les mélomanes tunisiens ont savouré, durant près d’un mois, une musique autre que celle des chansonnettes commerciales que diffusent nos radios locales.

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