Ain Draham.
Le second rapport du «Baromètre de la justice transitionnelle en Tunisie» sera présenté le mardi 31 mai 2016, à 9H, à l’hôtel le Belvédère, à Tunis.
Ce rapport, intitulé «Ain Draham et Sidi Makhlouf : Si riches et pourtant si pauvres», a été réalisé par le Centre Kawakibi pour les transitions démocratiques (Kadem), l’Université de York et l’Ong Impunity Watch. Son objectif consiste à fournir des pistes pour penser les réparations collectives comme réponse à la marginalisation et à l’exclusion économique et sociale de certaines régions du pays.
La loi organique sur la justice transitionnelle, adoptée en 2013, a ouvert une première voie possible pour répondre à cet héritage, en confiant à l’Instance Vérité et Dignité (IVD) la tâche d’identifier les régions concernées et de proposer des solutions pour réparer les violations structurelles subies.
Ce rapport donne donc la parole aux habitants de deux zones qui pourraient d’après la loi être considérés comme des «régions victimes», afin de mieux analyser la complexité des effets humains de la marginalisation lorsqu’elle s’étend de manière systématique sur des générations, de comprendre la nature des besoins des habitants ces zones et de penser des manières d’y répondre dans le cadre du processus de justice transitionnelle.
Deux communautés spécifiques, Ain Draham (gouvernorat de Jendouba) et Sidi Makhlouf (gouvernorat de Medenine), ont fait ici l’objet d’enquêtes.
Démontrer que ces zones ont été victimes d’une «marginalisation systématique et organisée», comme cela est exigé par la loi relative à la justice transitionnelle, demanderait de collecter davantage de données quantitatives et des indicateurs plus objectifs, puis de les comparer aux autres régions du pays, ainsi que de prouver l’intentionnalité de l’Etat dans cette exclusion, par exemple à partir d’un monitoring du budget national.
Si ce travail sera nécessaire pour l’IVD, il dépasse les capacités des auteurs du rapport dont ce n’est pas la prétention. Ce document s’efforce plutôt à donner à voir la multiplicité des effets humains de cette marginalisation, la manière dont elle est perçue, ses conséquences concrètes et vécues sur la vie des habitants, y compris en matière de réalisation de certains droits fondamentaux comme le droit à la culture ou à l’éducation, puis de formuler, sur la base des entretiens conduits, des recommandations en matière de réparations collectives dont nous espérons qu’elles trouveront un écho, aussi, par-delà les deux cas étudiés.
Source : communiqué.
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