Les Tunisiens pavoisent : la Suisse leur a remis un petit chèque de 500.000 dinars, «acompte» sur les avoirs de le clan Ben Ali déposés auprès des banques suisses.
Ce misérable chèque a été remis, ce lundi, par l’ambassadeur de la Suisse à Tunis, Rita Adam, au chef du contentieux de l’Etat, en marge d’un séminaire sur le système de recouvrement des avoirs mal acquis, organisé, à Tunis, par le ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, avec le concours de l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies en matière de Crime et de Justice (UNCRI) et l’Union européenne (UE).
Quand on pense que cette misérable somme est le fruit de 5 ans et demi de coopération judiciaire entre les deux pays au sujet de recouvrement des avoirs tunisiens mal acquis… Quand on pense aussi qu’elle ne couvre même pas une partie de l’argent dépensé par la Tunisie dans d’interminables et fastueuses missions auprès des autorités de Berne, sans parler des émoluments des avocats suisses mis à contribution…
«Nous sommes parvenus dans une première étape à un jugement qui prévoit la restitution à la Tunisie de 500.000», a déclaré, sans ciller et sans sourire, et le plus sérieusement du monde, Rita Adam à l’agence Tap.
Cette somme – détail futile – appartenait à Sofien Ben Ali, neveu de l’ancien président, qui ne va sans doute pas devenir pauvre.
«Je suis parfaitement consciente que ce montant est modeste», s’est, cependant, empressée d’ajouter Mme Adam, estimant, toutefois, qu’il est «symbolique à plus d’un titre dans la mesure où il démontre que la coopération tuniso-suisse dans ce domaine est en marche».
Sauf qu’au rythme où cette coopération marche, combien de temps faudrait-il à la Tunisie pour récupérer les 60 millions de francs suisses (plus de 121 millions de dinars) qu’elle réclame à Berne depuis plus de 5 ans et qui sont, officiellement, bloqués dans les banques helvètes?
On aura sans doute l’occasion de poser cette même question à plusieurs successeurs de Mme Adam…
I. B.
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