C’est la STB qui paiera la note d’avocat dans le litige opposant l’Etat tunisien à la société ABCI à propos de la BFT, banque dont la STB est actionnaire.
Le litige au sujet de la Banque franco-tunisienne (BFT), actuellement examiné par le Centre international pour le règlement des litiges relatifs aux investissements (Cirdi), a un coût que l’Etat refuse de régler la note.
Première charge et, de loin, la plus lourde, les honoraires du cabinet d’avocats Herbert Smith, qui représente la partie tunisienne dans ce dossier.
A ce jour, la note s’est élevée à plus de 40 millions d’euros et c’est la Société tunisienne de banque (STB), actionnaire de la BFT, qui a dû casquer. C’est ce que prouve une note du chef du contentieux de l’Etat (voir fac-similé) dans laquelle il demande au directeur général des services communs de transmettre la facture à la banque publique. Le litige se poursuivant encore, celle-ci devra certainement mettre encore une fois la main à la poche.
Deuxième charge non réglée par l’Etat tunisien : les frais d’arbitrage. Ceux-ci se sont élevés jusqu’ici à 1,5 million de dollars et la partie tunisienne était tenue d’en payer la moitié. Mais celle-ci ayant refusé jusqu’ici de le faire, c’est la société ABCI, en litige avec l’Etat tunisien à propos de la BFT depuis 1988, qui s’en est chargée pour les deux parties.
Cette affaire, très mal gérée par Ben Ali et sa bande, n’a pas été bien négociée après sa chute par les gouvernements successifs. Pis encore: elle risque de coûter énormément d’argent à l’Etat tunisien, dont les finances sont très mal en point.
Ce qui est paradoxal dans cette affaire c’est que tous ceux qui ont eu des prêts de cette banque et ne les ont pas remboursés, lui causant des déficits colossaux, continuent de se la couler douce, protégés du scandale par… les services de l’Etat. L’opinion publique doit, aujourd’hui, exiger de connaître la liste de tous ces rentiers.
Nabil Ben Ameur
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