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Sabri Lazreg : Ancien drogué devenu combattant à Daech

Sabri-Lazreg

Le Tunisien Sabri Lazreg, survivant du raid américain à Sabratha, raconte son parcours d’ancien délinquant devenu jihadiste dans les camps de Daech en Libye.

Ce jihadiste ayant survécu au raid américain, en février dernier, contre un camp de l’organisation de l’Etat islamique (Daech), à Sabratha, à l’ouest de la Libye, qui a fait une quarantaine de morts, en majorité des Tunisiens, a témoigné, dans une vidéo diffusée, hier soir, par la chaîne de télévision libyenne ‘‘Al-An’’.

Né à Monastir, au Sahel, il y a 34 ans, Sabri Lazreg a avoué qu’il a été un alcoolique et un accro aux stupéfiants, qui a fait plusieurs séjours en prison, avant de devenir un combattant de Daech en Libye, où il a été entraîné dans un camp à Sabratha.

«J’ai été 3 à 4 fois en prison pour consommation de drogue. Après la révolution, les tentes des prédicateurs ont envahi le pays. Des personnes, dont un restaurateur barbu, appelé Abdelhak, connu par les services de sécurité en Tunisie, m’a invité à des réunions de prêche qui se tenaient dans les mosquées. C’est ainsi que je me suis converti à l’idéologie salafiste jihadiste», se souvient-il.

Sabri Lazreg a raconté que tout le monde dans son entourage était heureux de le voir rompre avec son passé de délinquant infréquentable et fréquenter assidûment les mosquées, croyant qu’il était devenu enfin un bon élément.

«Je profite ici pour lancer un appel aux parents. Ils doivent faire attention à leurs enfants. S’ils remarquent le moindre changement dans leur comportement, ils devraient les faire revenir sur la bonne voie avant qu’il ne soit trop tard», a lancé l’apprenti terroriste.

Revenant sur le bombardement américain de la nuit du 18 au 19 février dernier, il a raconté : «Je me suis levé à 3 heures pour faire mes ablutions et ma prière. J’ai aperçu un avion sans pilote sillonnant le ciel au dessus du camp où, le matin, on s’entraînait au maniement des armes et, l’après-midi, on prenait des cours religieux assurés par Abou Mouadh, notre seul lien avec l’extérieur, qui nous ramenait la nourriture et nous informait de ce qui se passait dehors, puisque nous ne quittions jamais le camp. L’un des Tunisiens, originaire de mon quartier, nous a prévenus en nous disant que les choses ne se déroulaient pas bien en Libye et qu’on allait bientôt rentrer en Tunisie pour affronter les forces de sécurité, prendre le contrôle de Médenine, Tataouine et Ben Guerdane et libérer les prisonniers».

 

Ce soir-là, les responsables du camp étaient rentrés un peu après minuit. «Nous avons beaucoup veillé. Après la prière de l’aube, je me suis rendormi, soudain, j’ai entendu le bruit du bombardement et je ne me suis réveillé que beaucoup plus tard à l’hôpital», a poursuivi Sabri Lazreg, en soulignant que, dans les camps, leurs chefs leur mettaient toujours dans la tête que tous les gens dehors sont des mécréants et doivent être éliminés. «Même mon père et ma mère, qui ont toujours fait la prière, ont été qualifiés de mécréants parce qu’ils ont voté Ennahdha. Pour eux, tous ceux qui ont voté Ennahdha sont des mécréants», a-t-il tenu à souligner.

Il est à rappeler que Sabri Lazreg a été fait prisonnier par les forces spéciales dépendant des milices islamistes de Fajr Libya, qui contrôlent l’ouest de la Libye et alliées à Ennahdha.

Par ailleurs, on ne sait pas dans quelles circonstances les aveux du présumé terroriste ont été tirés.

Z. A.

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