Assister à un concert de musique jazz de Faouzi Chekili est un plaisir rare dont nous ne pouvions pas nous priver.
Par Fawz Ben Ali
Le Festival des Arts du Lac est une nouvelle manifestation culturelle ramadanesque, dont la première édition a démarré le 10 juin et sera clôturée le 5 juillet, à l’espace Bab Al-Bouhayra, aux Berges du Lac de Tunis.
Le festival est promis au succès grâce à une sélection exquise et variée de soirées à même de satisfaire tous les goûts et égayer les veillées estivales du mois sacré musulman. Au programme, des spectacles, des pièces de théâtre et de la musique de tous genres (jazz, rap, opéra, musique populaire…).
Une icône du jazz tunisien
Si le public n’était pas au rendez-vous pour les premières soirées, faute de médiatisation probablement, la quatrième a connu un meilleur sort avec une icône du jazz tunisien Faouzi Chekili.
En présence de l’ambassadeur des Etats-Unis et des inconditionnels de la guitare et du jazz, le musicien nous a offert comme à l’accoutumé une escapade musicale dans son univers jazzy, et cette fois, en formation quatuor, entouré de jeunes musiciens : sa fille Salma Chekili au piano et au chant, son fils Mehdi Chekili à la batterie et son élève Jihed Bedoui à la basse.
Pionnier de ce genre musical en Tunisie, Faouzi Chekili est considéré comme une figure incontournable de la scène jazz tunisienne, aux côtés d’Anouer Brahem et de Dhafer Youssef, dont il est le prestigieux aîné.
Musicien prodige, mais aussi compositeur et enseignant à l’Institut supérieur de musique de Tunis, Faouzi Chekili est toujours au rendez-vous des grands festivals locaux (Carthage, Hammamet, Tabarka…) comme des scènes internationales (France, Allemagne, Etats-Unis, Canada…). A 66 ans, il est toujours aussi actif et surprenant de dynamisme et de créativité.
Faouzi Chekili a découvert le jazz alors qu’il poursuivait des études de littérature anglaise en Angleterre dans les années 1970. Dès lors, il se forme en musicien autodidacte. En plus de la guitare, son instrument de prédilection, l’artiste maîtrise aussi le piano, le oud et le «udgé», un instrument qu’il a inventé lui-même et qui est un hybride du oud et de la guitare.
Une palette de couleurs musicales
La soirée du lundi 13 juin, à l’amphithéâtre de Bab Al-Bouhayra, était riche en couleurs musicales, car Faouzi Chekili a toujours été ouvert aux diverses influences ethno-culturelles, notamment orientales et latines. Les sonorités tunisiennes sont évidemment présentes et ne trouvent aucun mal à s’imprégner du jazz, à l’instar de ‘‘Gamra’’, l’une des plus belles compositions de l’artiste.
Le concert était aussi l’occasion de découvrir de jeunes talents prometteurs. On a ainsi écouté (et apprécié) une composition de Jihed Bedoui, intitulée ‘‘Mom’s struggle’’ qu’il a dédiée à sa mère, et un arrangement personnel jazzy du célèbre pot pourri ‘‘La vie en rose’’ d’Edith Piaf par Salma Chekili.
La balade musicale s’est poursuivie avec titres des classiques du répertoire mondial, comme ‘‘Smile’’ de Charlie Chaplin, ‘‘One day my prince will come’’, ‘‘Moaning’’…
Pour les amateurs de jazz, une seconde soirée est prévue, le 30 juin, avec Omar El-Ouaer.
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