L’agitateur islamiste Adel Almi est entré dans un restaurant à la Marsa et reproché à son propriétaire de servir à manger pendant le jeûne de ramadan.
Président d’un fantomatique parti religieux appelé Zitouna, totalement absent de la scène politique et dont le programme se limite à l’application de la charia et la restauration de la polygamie, ce marchand de légumes qui aime se faire passer pour un imam aime défrayer la chronique et provoquer du buzz, notamment au cours du mois de ramadan, en partant à la chasse aux «fattaras» (les musulmans qui n’observent pas le jeûne).
L’agitateur islamiste, accompagné de 2 ou 3 fidèles munis d’une caméra, s’est rendu, hier midi, dans un restaurant populaire de la Marsa, dans la banlieue nord de Tunis. Il a commandé un kaftaji (plat populaire à base de légumes frits) et lourdement insisté en répétant qu’il a faim et qu’il fallait lui donner vite à manger, de manière à attirer l’attention des clients sur ses habits d’homme de religion. Et de profiter de l’occasion pour faire son prêche habituel…
Adel Almi a ensuite demandé à parler au propriétaire du restaurant à qui il a reproché de permettre aux «fattaras» de manger durant les heures du jeûne et de leur ouvrir ainsi le chemin du péché. «Ne soyez pas l’agent de Satan, si vous avez des problèmes, je peux vous aider. Même s’il s’agit de problème d’argent, je peux vous aider et si vous tournez le dos à Satan, dieu vous en sera gré et vous récompensera», a-t-il lancé au propriétaire.
La visite de ce pseudo-imam a dérangé les jeunes qui s’abreuvaient et cassaient la croûte, qui ont fini par lui demander de quitter les lieux.
Ancien membre du RCD (ex-parti unique au pouvoir dissous) reconverti à l’islam politique après la révolution tunisienne de janvier 2011, Adel Almi s’est présenté à la présidentielle en 2014, mais sa candidature n’a pas été retenue parce qu’il n’a pu recueillir le nombre de signatures nécessaires. Il essaie d’exister en instrumentalisant la religion pour faire parler.
Y. N.
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