Seif Eddine Ben Sliman, styliste, et Boutheina Trabelsi Bouraoui, qui fabrique des bijoux en argent, puisent dans leurs passions respectives pour réaliser des petites merveilles.
Par Zohra Abid
Leur rencontre, hier soir, à la boutique Hamasset Fannya, à la Soukra, à l’occasion du lancement de leurs nouvelles collections respectives, n’a pas laissé le public indifférent. Ce beau mariage s’est imposé à tous les goûts, tantôt par la simplicité des formes tantôt par la richesse des motifs choisis.
Tissu et argent, une sacrée poésie
Ceux qui ont raté la soirée du vendredi 17 juin auront jusqu’à demain, dimanche, pour visiter Hamasset Fannya et admirer les beaux costumes de Seif Eddine Ben Sliman, estampillés de la lettre «S» en majuscule, et les parures de Boutheina Trabelsi Bouraoui, estampillées «LF», la griffe de la marque déposée Hamasset Fannya.
Les deux créateurs ne sont pas à leur première rencontre puisqu’ils exposent souvent ensemble leurs collections respectives. Seif Eddine Ben Sliman, le styliste qui monte, a son atelier de confection à Monastir, mais il expose régulièrement ses créations à Hamasset Fania.
Ceux qui se sont rendus au festival de la mode de Tunis, Fashion Week, en 2013, ont découvert et apprécié les deux créateurs, «tout en accord» et qui «vont ensemble à merveille», comme leurs collections présentées depuis hier soir Hamasset Fania.
Un zeste froid aux couleurs chaudes
Cette double collection réalisée à quatre mains a été conçue autour d’un précieux mariage de l’argent, du fil doré et des pierres de toutes couleurs, le tout monté sur le plus noble du tissu. Les couleurs sortantes sont surtout le rouge grenade, le bleu azuré, l’orange mandarine, le jaune tournesol, le vert émeraude ou pastel, le rose fuchsia. Bref, qu’elles soient chaudes ou froides, les couleurs choisies sont passives et vont avec toutes les saisons.
Boutheina est venue presque par hasard à la création artisanale. Elle, la prof d’anglais, a laissé tomber la classe et la langue de Shakespeare pour se consacrer totalement à la création. C’est en 2010, après s’être essayée à la peinture sur soie, que cette maman de 2 enfants et épouse d’un ingénieur en génie civile a décidé de s’engager dans la création des bijoux. Elle a fait ensuite des recherches et pris des cours dans un centre spécialisé, à Gammarth, où on lui a appris à toucher au fil d’argent, à concevoir des formes et à ciseler des bijoux qui se vendent aujourd’hui à l’international.
L’artisanat au long cours
«Au départ, c’était une simple passion. Puis, j’ai décidé d’en faire un métier. J’ai créé, en 2013, ma propre société et j’ai commencé à sortir de l’ombre. Baptisée Hamasset Fannia, c’est une société semi-exportatrice. Ce qui me permet d’exposer dans ma propre boutique à Tunis mais aussi à l’étranger, où je me suis faite un nom dans les grands salons d’artisanat et de bijoux, notamment à Paris», raconte Boutheina.
Ses multiples participations au Salon de l’artisanat au Kram l’ont aussi aidée à se faire un nom et à être souvent invitée à l’étranger. «Je viens de participer à la Foire de Paris, qui a eu lieu du 29 avril au 8 mai dernier. Et du 22 au 26 mai, j’ai été au Salon de Riyad, en Arabie saoudite, ainsi qu’en Algérie, où j’ai été invitée à prendre part, pendant 2 jours, à un salon international, qui a démarré le 28 mai dernier», ajoute la créatrice, qui ne cache pas sa fierté de mettre à chaque fois en valeur l’artisanat tunisien.
«Lorsque j’ai, par exemple, une participation dans un pays du Golfe, au Koweït, à Bahreïn ou d’autres pays, ma collection devient plus riche en pierres et plus garnie. Mais en Italie ou en France, mes bijoux gagnent en simplicité et en design, tout en gardant l’authenticité de leur touche arabo-berbère», explique encore Boutheina, qui semble avoir trouvé, auprès du jeune styliste Seif Eddine Ben Sliman, un parfait binôme, qui ouvre des horizons nouveaux pour son savoir-faire artisanal.
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