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Sami A., garde-du-corps de Ben Laden, échappe à l’extradition vers la Tunisie

Samy-A

Un tribunal allemand a rejeté l’idée que les réformes du système judiciaire tunisien offrent toutes les garanties que Sami A. serait en sécurité s’il était livré à la Tunisie.

Un ressortissant tunisien connu en Allemagne comme ayant été «le garde-du-corps d’Oussama Ben Laden», l’ancien chef du réseau terroriste Al-Qaïda, a échappé, cette semaine, à un ordre d’expulsion vers la Tunisie, en raison de certaines inquiétudes exprimées par la justice allemande qu’il existe encore dans notre pays des «risques très élevés» pour sa sécurité.

Tel a été le point de vue d’un tribunal de Gelsenkirchen, nord-ouest de l’Allemagne, qui a rejeté l’argument de l’Etat tunisien selon lequel Sami A. serait à l’abri de tout mauvais traitement dans son pays natal étant donné la mise en œuvre en Tunisie d’un ensemble de réformes politiques et judiciaires, depuis la Révolution de janvier 2011, qui garantissent, de bout en bout, le droit à un procès équitable.

Les avocats de Sami A. ont fait valoir, avec succès, que les individus soupçonnés d’appartenir à des organisations terroristes ou d’avoir des liens avec ces dernières — et plus particulièrement Al-Qaïda — sont toujours exposés à la torture et autres mauvais traitements.

Il y a plus d’une décennie, la justice allemande avait émis un premier ordre d’extradition à l’encontre du terroriste présumé Sami A. pour avoir été un proche collaborateur de Ben Laden pendant les années ’90. L’homme – aujourd’hui âgé de 39 ans, marié à une citoyenne allemande et père de 3 enfants – a été placé sous résidence surveillée depuis 2006, bien que l’enquête sur sa prétendue appartenance à Al-Qaïda ait été classée sans suite, en 2007, faute de preuves solides.

Dans sa conclusion, cette semaine, le juge allemand a indiqué qu’«en Tunisie, en dépit des réformes introduites dans le pays depuis la chute de la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali, des agressions systématiques sont toujours perpétrées contre les justiciables lors de leur arrestation ou leur interrogatoire.»

Même son de cloche de la part du porte-parole du tribunal de Gelsenkirchen, Karsten Herfort: «Bien que la situation des droits de l’Homme en Tunisie ait connu, ces dernières années, une nette amélioration, les risques de torture existent toujours et nous n’aurions jamais pu extrader ‘Sami A’, dans pareilles conditions», a-t-il déclaré au journal électronique régional ‘‘The Local’’.

Marwan Chahla

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