Le pédophile français Thierry Darantière et le ministre de la Justice tunisien Omar Mansour.
Le ministère de la Justice a présenté toutes les informations en sa possession au sujet de l’affaire du viol de 41 enfants tunisiens par un Français, jugé en juin dernier en France.
C’est ce qu’a affirmé le ministre de la Justice, Omar Mansour, au cours d’une plénière à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
En réponse à une question de la députée Bochra Belhaj Hamida (Groupe Al-Horra), M. Mansour a indiqué que l’affaire est actuellement suivie par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Sousse, précisant, toutefois, qu’il y a des détails qui ne doivent pas être révélés pour ne pas nuire au bon déroulement de l’enquête.
Le ministre a, en outre, relevé que son département a ouvert une enquête pour déterminer les causes du manquement commis par le juge d’instruction en charge de l’affaire au niveau de l’exécution de la commission rogatoire.
Il a, d’autre part, affirmé que le traitement de cette affaire est très délicat vu qu’elle touche à la réputation de certaines personnes ayant refait leur vie et refusant d’y être citées.
Le ministre de la Justice avait, fin juin dernier, ordonné au ministère public près le tribunal de première instance de Sousse l’ouverture d’une information judiciaire sur le viol de 41 enfants tunisiens par un Français.
Le département de la Justice avait, alors, appelé à la nécessité d’accélérer l’exécution de la commission rogatoire émise par les autorités françaises afin de rendre justice aux victimes.
Les jurés de la cour d’assises des Yvelines (Paris) avaient condamné le Français Thierry Darantière, 52 ans, à 16 ans de prison pour avoir violé ou agressé sexuellement au moins 66 jeunes garçons dont 41 Tunisiens.
Les disques durs saisis chez lui renfermaient des milliers de photographies et des centaines de vidéos le mettant en scène avec des mineurs, lors de voyages en Tunisie (41 victimes), en Egypte (6) et au Sri Lanka (19), où il s’était rendu à de nombreuses reprises après le tsunami de 2004 sous couvert d’actions humanitaires.
Cette affaire avait provoqué une vague d’indignation en Tunisie et suscité de vives réactions de la société civile qui a dénoncé le mutisme des autorités tunisiennes autour de l’affaire.
Les viols des 41 enfants tunisiens remontent à la période allant de 2002 à 2011, avait annoncé le ministre de la Justice, le 1er juillet, lors d’une séance d’audition devant la commission parlementaire chargée de la femme, de la famille et de l’enfance.
Les autorités françaises avaient entamé les investigations depuis 2012 et ont adressé à la justice tunisienne une commission rogatoire internationale datant du 10 novembre 2014, avait-il alors précisé. Cette requête n’avait pas été traitée avec la diligence requise par les autorités judiciaires tunisiennes, qui n’ont réagi qu’après avoir été interpellés par les médias.
I. B. (avec Tap).
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