Une campagne appelant le président de la république Béji Caïd Essebsi à cesser de soutenir la carrière politique de son fils Hafedh vient d’être lancée sur les réseaux sociaux.
Le slogan de la campagne «Weldek Fi Darek» (Votre fils reste à la maison), lancée sur Facebook, reprend la phrase lancée samedi par le député Ammar Amroussia (Front populaire) au président Caïd Essebsi, dans son intervention à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), lors de la plénière pour le renouvellement de la confiance au gouvernement Habib Essid.
Le député reprochait au chef de l’Etat de soutenir son fils, Hafedh, qui a pris le contrôle du parti Nidaa Tounes, multiplie les manœuvres politiques et s’emploie à mettre ses hommes de main dans les hautes responsabilités de l’Etat, notamment au ministère de l’Intérieur.
Le député Ammar Amroussia, qui n’a pas la langue dans la poche, a dit tout haut ce qu’une majorité de Tunisiens pense tout bas. A travers son appel à la formation d’un gouvernement d’union nationale et les pressions exercées sur le Premier ministre Habib Essid pour le pousser vers la démission, le président de la république n’a fait qu’exécuter les volontés de son fils, qui voulait la peau de ce dernier, peu soumis à ses desiderata, sans tenir compte des dégâts qu’une telle initiative pourraient provoquer à cette période difficile traversée par la Tunisie, a indiqué Amroussia.
«Votre fils à la maison ou dans le parti. Ceci est votre problème et vous devez le gérer sans interférence dans les affaires de la république et des institutions du pays», a lancé M. Amroussia. Et d’ajouter: «Nous savons très bien ce qui se passe : vous êtes en train de protéger les intérêts de votre fils, aujourd’hui à la tête de Nidaa et qui a tout fait pour écarter le chef du gouvernement».
Le député est allé encore plus loin dans son attaque frontale contre Béji Caïd Essebsi qui, selon lui, «s’en fout de l’Etat, de l’administration et de ce qui pourrait arriver aux Tunisiens avec cette initiative qui ne va servir qu’à sauver que la coalition au pouvoir», a-t-il dit.
S’inspirant de cette déclaration, les Facebookeurs ont lancé une campagne hostile aux Caïd Essebsi père et fils, sous le slogan «Weldek Fi Darek». Les internautes y vont chacun de son commentaire peu amène et souvent même cru sur les manœuvres du président de la république, de son fils, de leurs alliés et de tous ceux qui les soutiennent ou marchent dans leur sillage.
Z. A.
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