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Ecole tunisienne de Doha : Le ras-le-bol des parents contre M. Badri

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La gestion chaotique de l’Ecole tunisienne de Doha par des islamistes installés par Ennahdha pose problème. L’établissement doit être mieux contrôlé par l’Etat tunisien.

Par Zohra Abid

La tension ne cesse de monter au fil des mois entre les parents d’élèves et le directeur de cet établissement, fondé dans les années 1980 à l’initiative de l’Organisation tunisienne de l’éducation et de la famille (OTEF) et fonctionnant sous tutelle de l’Etat, et un très nébuleux Majlis Al-Oumana, instance mise en place en 2011 et présidée par Mukhtar Badri, un islamiste bénéficiant de la double nationalité tuniso-britannique.

Il y a anguille sous roche

Dans une lettre adressée hier à Kapitalis, des parents d’élèves appellent les autorités tunisiennes à mettre fin à la mission de cet homme qui tente d’imposer son mode de vie aux élèves. Ils appellent aussi à faire auditer les finances de l’établissement, dont le budget annuel s’élève à 25 millions de riyal qatari (plus de 15 millions de dinars tunisiens, MDT), auxquels s’ajoutent les recettes des clubs culturels et sportifs.

Les parents estiment que l’ambassadeur de Tunisie à Doha laisse faire par laxisme, laisser-aller, calcul politique ou parce qu’il est dépassé et n’arrive pas à mettre de l’ordre dans cet établissement, dont les recettes sont largement suffisantes pour payer les salaires des enseignants et les frais de l’administration.

«Mukhtar Badri, qui a augmenté de manière vertigineuse le nombre des enseignants sans en référer aux instances de l’Etat tunisien, ne cesse de crier sur tous les toits que l’école est en faillite», indique encore la lettre. Aussi pour pouvoir couvrir les frais de l’école, M. Badri a-t-il fait une collecte auprès des Tunisiens résidant au Qatar, des hommes d’affaires ainsi que des associations caritatives, indiquent encore les parents d’élèves, ajoutant que cette collecte a rapporté 2 millions de riyal qatari (1,2 MDT).

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Où va tout cet argent ?, se demandent les parents. «Ce que nous savons, c’est que M. Badri paye les frais d’hébergement de ses nombreux invités dans les hôtels de luxe de Doha et n’a jamais présenté un rapport ni moral ni financier. Les parents, quant à eux, ne sont jamais informés des dépenses de l’école. Nous ignorons tout», a déclaré Sonia Fadel, parente d’élève, jointe au téléphone par Kapitalis.

Zéro communication

Il n’est plus possible de communiquer avec la nouvelle administration de l’école, dont tous les membres ont été installés par M. Badri, ajoute M. Fadel, qui exige, au nom de tous les parents, une réunion pour faire un état des lieux, notamment financier, et clarifier les zones d’ombre qui persistent dans la gestion de cette école.

«C’est une boite noire tenue de main de fer par cet homme parachuté de je ne sais où au lendemain de la révolution pour diriger les affaires de l’école alors que la loi ne l’y autorise pas, puisqu’il n’a pas d’enfant inscrit dans cet établissement. Les siens fréquentent l’Ecole britannique de Doha», raconte encore Mme Fadel. Elle ajoute, parlant au nom des autres parents d’élèves : «Nous demandons au ministre de l’Education d’intervenir, de mener une enquête minutieuse sur la gestion financière et administrative de cet établissement et de le placer sous sa tutelle directe pour mettre fin aux dépassements», souligne-t-elle.

Il est à rappeler que, l’an dernier, il y a eu un malaise au sein de la communauté tunisienne de Doha, suite au renvoi définitif d’un élève et aux sanctions infligés à d’autres, dont les parents ont été très remontés contre M. Badri et son équipe administrative, de plus en plus rigides et refusant toute communication ou discussion. «Ce sont des extrémistes et leur rigidité n’est pas adaptée à la psychologie des jeunes et aux règles pédagogiques», enchaîne Mme Fadel, qui dit craindre les représailles de M. Badri, qui règne sur l’école comme un petit dictateur.

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