Profitant d’un court séjour dans son pays d’origine, le graffiteur tuniso-français eL Seed a peint une fresque géante sur la façade d’une association à la Marsa.
Par Zohra Abid
Invité pour présenter et signer son livre « Les Murs perdus » (Lost Walls), sorti en 2014 en France, à Gabès, où se tiendra, du 24 au 30 septembre courant, le 2e Festival international du film arabe (Fifag), eL Seed a fait une escale d’un jour et demi à La Marsa, dans la banlieue nord de Tunis, où les murs lépreux du Centre Fathi Gharbi, Association générale des insuffisants moteurs (AGIM) sis à la rue du Maroc, ne l’ont pas laissé insensible pour intervenir suite à la demande des membres de l’Action Citoyenne Marsa-Corniche (ACMC) qui ont mené cette action d’embellissement de la ville.
Le graffiteur, muni de ses pots, brosses, rouleaux de peinture, squeezer, posca et seaux a, en présence de quelque 36 handicapés moteurs bouche bée et impressionnés, peint une fresque géante de calligraffitis, toute en courbes et en couleurs, et laissé son empreinte avant de rentrer à Dubaï, dimanche, après 4 jours passés en Tunisie.
El Seed, ce Parisien de sol, âgé de 35 ans, qui s’était mis au graffiti depuis les années 1990 en s’inspirant notamment des calligraphies de son compatriote Nja Mahdaoui, a peint, en 2012, une fresque géante, avec des versets coraniques prêchant la tolérance, sur l’une des façades d’un minaret de la mosquée Jara, à Gabès, en Tunisie.
En 2013, il a peint des fresques sur plusieurs tours, notamment la Salda Road dans l’une des plus grandes artères de Doha (Qatar). La même année, il a participé à Street Art, une exposition collective à Paris.
Il convient de rappeler aussi que Louis Vuitton a fait appel à eL Seed pour peindre ses «foulards d’artiste», qui ont été mises aux enchères chez Christie’s pour une vente intitulé «Modern, Contemporary Arab & Turkish art sale» à Dubaï, ville délirante où il a choisi de résider après des séjours à New-York, au Etats-Unis, et au Canada. C’était la première fois que la grande maison de luxe française louait les services d’un artiste arabe.
«Je suis arrivé hier de Dubaï et serais demain, inchallah, à Gabès. C’est juste pour encourager les activités culturelles dans la ville de mes ancêtres et les jeunes qui ont besoin d’un coup de pouce. Il y aura, par la même occasion, une séance dédicace de mon livre», a-t-il déclaré à Kapitalis.
Perché en haut d’une grue prêtée par la mairie, eL Seed était en train d’éclabousser de ses couleurs et de ses lumières les murs de la rue parallèle aux rails de la gare de La Marsa. Un spectacle dont les riverains se souviendront longtemps.
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