Tarak B., citoyen de Hammamet, écope de 6 mois de prison ferme avec effet immédiat suite à une altercation verbale avec un autre citoyen qui s’est avéré être… un juge.
Les faits remontent au mercredi 28 septembre 2016 et se déroulent sur une route à la périphérie de Hammamet.
L’affaire commence par quelques mots échangés entre deux automobilistes, l’un reprochant à l’autre de ne pas avoir respecté un stop et d’avoir failli causer un accident. Les choses s’enveniment par la suite et les insultes fusent des deux côtés. Rien de plus banal jusque-là puisque les violences verbales sont le lot quotidien des habitants de ce pays.
Sauf qu’en moins de 4 heures le sort de Tarak B. fut scellé. Il a été interpellé, entendu au poste de la garde nationale de Sidi Jedidi, présenté au procureur de la république de Grombalia, déféré devant le juge, condamné à 6 mois de prison ferme et incarcéré à la prison de Mornaguia.
Quelque soient les tenants et les aboutissants de l’affaire, j’ai comme l’impression qu’il s’agit là d’une justice (ou plutôt d’une injustice) expéditive. Et nos juges, dont on critique souvent les lenteurs, ont fait preuve, dans ce cas précis, d’une célérité exemplaire. Si l’un des protagonistes de cette affaire n’était pas des leurs, auraient-ils fait montre de la même détermination ? Assurément non.
Sommes-nous vraiment égaux devant la loi ? Nous sommes en droit de nous poser cette question, au moment où la Tunisie est en train de devenir une république des juges.
S. S. (correspondance de Hammamet)
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