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Qui a tué Lotfi Nagdh ?

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Les LPR: Une milice violente au service d’un pouvoir. 

L’acquittement des meurtriers présumés de Nagdh vient nous rappeler les circonstances qui ont rendu possible, en 2012 et 2013, une série de crimes d’Etat.

Par Salah El-Gharbi

Au-delà des attendus du jugement acquittant les présumés coupables du meurtre de l’ex- représentant de Nidaa Tounes à Tataouine, la question persiste et persistera aussi longtemps que les auteurs du crime resteront impunis : qui a tué Lotfi Nagdh?

 
Des barbouzes au service d’Ennahdha et du CpR

La proclamation, hier soir, du verdict du tribunal de 1ère instance de Sousse vient de nous ramener à la triste réalité, celle de l’époque où le pouvoir «anarcho-islamiste» sévissait dans le pays, où les barbouzes des soi-disant «défenseurs de la révolution» terrorisaient les femmes et les hommes qui n’adhèrent pas à leurs «idées», où des types surexcités, téléguidés par le parti islamiste Ennahdha, au pouvoir, et son allié du moment, le Congrès pour la république (CpR), exécutent, lâchement et en pleine rue, un homme dont le seul crime était de ne pas s’être laissé posséder par leur folie meurtrière.

Aussi grand fut le chagrin de beaucoup de Tunisiens, affligés par ce qu’ils ressentent comme injustice, il n’est pas permis que la raison soit sacrifiée sur l’autel de la démagogie.

Certes, il est normal que les politiques sautent sur l’occasion et cherchent à récupérer cet événement tragique, soit en se mettant du côté de la victime, soit de celui des coupables présumés. Accuser la justice de partialité et l’exécutif d’irresponsabilité, voire même de complicité, serait faire le jeu des meurtriers et celui de leurs commanditaires. Il serait absurde, quand on est en démocrate, de reprocher à l’exécutif de ne pas s’immiscer dans une affaire qui relève de la justice.

Une enquête mal conduite, orientée et bâclée

Dans l’affaire du meurtre de Nagdh, la vraie responsabilité, il faut l’attribuer à l’enquête qui a pris 4 longues années et a été mal conduite. En effet, orienté et bâclé, le travail des enquêteurs, dont le zèle pour les autorités de l’époque, n’était un secret pour personne et n’était pas à même de faciliter le travail du juge. On se rappelle encore des déclarations contradictoires et parfois même grotesques, comme celle du ministre de l’Intérieur de l’époque, l’islamiste Ali Larayedh, affirmant que Nagdh est décédé suite à une crise cardiaque (sic !). A l’évidence, ce serait la lâcheté de certains intervenants sur ce dossier qui aurait tué une seconde fois un homme et endeuillé une famille.

Quoi qu’on fasse, ce meurtre, s’il restait impuni, serait, comme l’assassinat de Chokri Belaid et celui de Mohamed Brahmi, perpétrés, quelques mois plus tard, par la même mouvance islamiste aujourd’hui encore au pouvoir, un point noir dans cette période de transition démocratique qui n’honore ni Ennahdha, ni les excités du parti de l’ancien «président» Moncef Marzouki.

Le meurtre de Nagdh est même, par certains aspects, plus atroce, puisque l’homme a été exécuté à quelques mètres des agents de l’ordre qui assistaient, ce jour-là, au déroulement des événements, sans broncher. Ils étaient alors au service de leurs maîtres… islamistes.

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