La mère de Kinan (6 ans), accusée d’avoir enlevé son enfant, lundi matin, à Bou Argoub (Nabeul), s’inscrit en faux contre cette version des faits et donne la sienne.
Par Imed Bahri
La maman de Kinan, une Française d’origine algérienne, a envoyé une lettre au ministère français des Affaires étrangères demandant son aide. Se trouvant actuellement en garde à vue en Tunisie avec son frère et son fils et accusée d’avoir essayé d’enlever son propre enfant, Kinan, à son père, elle affirme avoir une décision de justice en sa faveur, qui lui accorde la garde exclusive de l’enfant.
Selon elle, le père de Kinan, Aymen Ourie, a quitté la France, il y a 3 ans, avec l’enfant, pour retourner en Tunisie, «malgré une décision de justice qui lui impose de rendre l’enfant à sa mère et d’exécuter une peine de 3 mois de prison pour ne pas avoir remis l’enfant à sa mère». Celle-ci soutient que «rien n’a été fait par la justice française ou tunisienne afin que la peine de justice soit appliquée.»
Par conséquent, l’enfant vit loin de sa mère qui se bat, depuis 3 ans, pour le récupérer. «Il n’est pas scolarisé; il est livré à lui-même et il n’est pas logé dans des conditions décentes», soutient la maman, qui affirme aussi que la famille de M. Ourie, qui héberge et garde l’enfant, «le manipule, l’incite au racisme, à la haine envers sa mère et envers la France pour que l’enfant, une fois adulte, ne veuille plus revenir auprès de sa mère, en France, pays où il est né», affirme la maman dans sa lettre au ministère français des Affaires étrangères.
S’agissant de la tentative d’enlèvement dont on l’accuse, la maman affirme avoir tenté désespérément de se rendre justice elle-même, en essayant de discuter avec son ex-époux. Cela s’est passé lundi dernier à Bou Argoub. Elle était accompagnée de son autre fils et de son frère. «Après un échange houleux dans lequel le père s’est montré violent envers la famille et son propre fils Kinan, le frère aîné n’a eu d’autre choix que de se défendre. Ils ont alors récupéré l’enfant (…). Après cette altercation, la police tunisienne a arrêté la mère de Kinan, son fils et son frère», indique la lettre au ministère français des Affaires étrangères.
Le conflit entre les deux ex-époux sur la garde du petit Kinan ne peut, à l’évidence, être réglé sans une intervention des autorités des deux pays pour faire valoir le droit et, surtout, l’intérêt de l’enfant, dont on imagine l’état de détresse, ballotté entre deux parents… aussi irresponsable l’un que l’autre.
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