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Vente aux enchères à Paris d’objets d’art tunisiens  

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Hôtel Drouot, vente en direct (capture d’écran). 

Plusieurs objets d’art et d’archéologie tunisiens ont été mis en vente aux enchères, aujourd’hui, à l’Hôtel Drouot, à Paris. La mémoire nationale autant en emporte le vent… 

Par Zohra Abid

Les responsables des directions concernées du ministère des Affaires culturelles ont réagi à cette vente en informant le ministre Mohamed Zinelabidine et en lui demandant d’intervenir en vue de récupérer ces objets qui doivent faire partie du patrimoine national.

«Nos experts ont fait des enquêtes et vérifié l’origine du folio mis en vente aujourd’hui à Paris. Ils ont fait leur rapport en attestant qu’il n’est pas de Tunisie. Toute la collection de Kairouan est numérisée et aucun manuscrit figurant sur le catalogue de l’Hôtel Drouot n’est de chez nous», a affirmé le directeur général de l’Institut national du patrimoine, Fathi Bahri, joint au téléphone par Kapitalis.

Mais concernant les céramiques exposées à la vente aux enchères à l’Hôtel Drouot, il s’agit bien d’œuvres tunisiennes que «nous devons garder jalousement. Car, ces céramiques mises sur le catalogue et portant les n° 172 à 179 sont faites en Tunisie mais ne proviennent pas de la collection nationale. Elles sont cependant des pièces rares. N’empêche que nous avons, dans une correspondance envoyée aujourd’hui, demandé au ministre de les acheter afin d’enrichir la collection nationale», a ajouté M. Bahri.

Le responsable a rappelé qu’en septembre 2015, un représentant du consulat tunisien à Paris s’était rendu à l’Hôtel Drouot et avait acheté pour le compte de l’Etat tunisien une inscription latine en provenance de Tunisie.

Concernant les toiles exposées à la vente, Rabaa Jedidi, responsable des arts plastiques au ministère des Affaires culturelles, a expliqué à Kapitalis qu’aucune œuvre exposée aujourd’hui à la vente n’appartient à la collection nationale. «Mais, on aimerait bien récupérer toutes les œuvres pour enrichir notre patrimoine. Au cas où on n’arrive pas à les acheter, ce n’est pas grave. Car les Sarfati, Ben Abdallah, etc., on en a déjà beaucoup», a-t-elle ajouté.

Le site web de l’Hôtel Drouot propose à la vente de très belles œuvres se rapportant à la Tunisie, dont des aquarelles signées R. Gourdon  (Mosquée à Sousse), Emile-Auguste Pinchart (Rue de Tunis), Lazare Levy (Café à Bizerte, Porte de Tunis), Henri Dabache (Vue du cimetière de Monastir), Victor Sarfati (Groupe de femmes, Portrait de rabbin, Groupe de femmes assises), Gutave Lino (Souk de Tunis), Yahya Turki (Le Canal de la Goulette), Alexandre Roubtzoff (Fontaine de Sidi Bou Saïd, Trois femmes), Jallal Ben Abdallah (Aquarelle sur papier, Femme bleue)…

Parmi les céramiques mises à la vente, on trouve notamment La Jarre de Qallaline (1850), L’Assiette au Lion (1940), une Vase signée par Ouled Chemla (1930), Les Deux coupoles (1930)…

Outre l’Etat tunisien, les collectionneurs tunisiens devraient se mettre, eux aussi, en lice pour les acheter.

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