Le consentement à la sexualité doit être exprimé et le refus respecté, même entre couples mariés. Tout abus est considéré comme un viol conjugal et doit être dénoncé.
Le collectif prenant part aux »16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles’‘, qui ont démarré le 25 novembre, appelle les femmes à dénoncer le viol conjugal.
Bien que le viol commis dans le cadre de l’institution du mariage ne soit pas encore reconnu comme un délit en Tunisie, et n’est donc pas punissable par la loi, les activistes appellent les femmes à défendre leur droit à l’intégrité physique.
Ce qui est étonnant c’est que le rapport sexuel est considéré comme un devoir au sein du couple et un mari peut porter plainte contre son épouse si elle se refuse à lui. Cela est appelé devoir conjugal.
En France, il y a eu une réforme en 1980, qui a introduit le délit de viol conjugal, considéré comme un crime passible de 15 ans de prison ferme.
Pour renforcer la prévention et la répression des violences au sein du couple, la majorité des pays européens sanctionnent, depuis 2006, le viol d’une épouse plus sévèrement que celui d’une inconnue.
En Tunisie, une épouse violée par son mari aura du mal à trouver un soutien même au sein de sa propre famille, qui ne comprend pas, la plupart du temps, qu’elle puisse parler de viol alors qu’il s’agit de son époux, faisant peu de cas de sa liberté individuelle. En vertu de ce dernier concept, être marié ne signifie pas qu’un époux puisse disposer du corps de sa femme, sans tenir compte de son désir ou de son refus.
Si une loi défendant ce principe est mise en place en Tunisie, cela aiderait les victimes à sortir du silence. De même, il suffit que les victimes sortent du silence, pour que la promulgation d’une loi punissant le viol conjugal soit facilitée.
Y. N.
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