Le Conseil des chefs d’entreprise France-Tunisie (CCEFT), relevant du Medef et de l’Utica, les centrales patronales française et tunisienne, s’est réuni mardi au siège de l’Utica, à Tunis.
Cette réunion, organisée en marge de conférence internationale sur l’investissement, Tunisia 2020, les 29 et 30 novembre courant, dans la capitale tunisienne, s’est tenue en présence de Hela Cheikhrouhou, ministre des Mines, de l’Energie et des Energies renouvelables, Zied Ladhari, ministre de l’Industrie et du Commerce, Habib Dababbi secrétaire d’Etat auprès du ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, et Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France, et des co-présidents du CCEFT, Zohra Driss et Eric Hayat.
Dans son allocution de bienvenue, Hichem Elloumi vice-président de l’Utica, a rappelé que la France n’est pas uniquement le premier partenaire économique de la Tunisie car la coopération bilatérale s’étend à d’autres domaines que l’économique, notamment la culture et l’éducation, ce qui confirme le caractère solide des relations bilatérales entre les deux pays. Il a ajouté qu’aujourd’hui une occasion unique et intéressante s’offre aux deux pays pour voir comment consolider encore plus ces relations.
La France est aujourd’hui fortement présente en Tunisie à travers les 1400 entreprises françaises installées en Tunisie et à travers des échanges commerciaux bilatéraux qui atteignent 3 millions d’euros, a ajouté M. Elloumi exprimant en conclusion le vœux que les investissements français en Tunisie se consolident encore plus car la Tunisie est sur bon chemin et cherche à tirer la croissance de son économie vers le haut et développer des projets bilatéraux notamment entre les secteurs privés des deux pays.
M. Hayat a déclaré, de son côté, que la Tunisie est aujourd’hui pleine d’atouts qui militent en sa faveur comme destination pour les investissements. Toutefois, a-t-il ajouté, certaines difficultés doivent être aplanies comme par exemple le problème de la lenteur administrative et de la bureaucratie. Il s’est ensuite interrogé sur le sort des réformes proposées par l’Utica au gouvernement.
En réponse, M. Elloumi a indiqué que les propositions de l’organisation patronale concernent des réformes structurelles de l’économie nationale et que l’essentiel d’entre elles a fait l’objet de loi déjà publiées ou en cours de discussion, citant, dans ce contexte, les lois relatives à la réforme bancaire et aux statuts de la Banque centrale de Tunisie (BCT), les lois sur le commerce et sur l’investissement, dont les décrets sont en cours de préparation, ou encore les lois sur les incitations fiscales, les énergies renouvelables ou pour faciliter la réalisation des grands projets…, ajoutant qu’actuellement deux lois importantes sont en cours de discussion, à savoir la loi de finances 2017 et la loi sur l’urgence économique, qui vise, justement, à lever les obstacles administratifs à l’investissement.
Les membres de la délégation française ont ensuite eu des échanges avec les ministres invités. Leurs questions ont porté notamment sur la loi sur la loi sur le partenariat public privé (PPP), les décrets d’application de la loi sur l’investissement, la législation régissant la production des énergies renouvelables, la réforme fiscale et la lutte contre la corruption.
En réponse, Mme Driss a présenté la nouvelle législation sur le PPP et la gestion des grands projets d’investissement dans le cadre de la procédure dite «Fast truck» pour surmonter les difficultés administratives entravant leur réalisation. Elle en outre présenté les nouveautés de la loi de l’investissement concernant les projets intéressant le développement régional et le Conseil supérieur de l’investissement.
M. Dababbi a déclaré, de son côté, que coopération tuniso-française dans le numérique fonctionne parfaitement, ajoutant que le gouvernement est conscient des difficultés et que la Tunisie veut lancer des projets structurant et œuvre pour accueillir les grands opérateurs internationaux pour faire du pays une plateforme vers l’Afrique dans le secteur des TIC.
Pour sa part, M. Ladhari a notamment affirmé que la conférence Tunisia 2020 est venue confirmer le nouvel élan pris par la Tunisie pour relancer l’investissement et le développement économique. Il a, à ce propos mis l’accent sur l’importance du rôle du secteur privé dans le développement du pays car les progrès économiques ne pourront être importants qu’avec l’engagement du secteur privé tunisien et étranger. C’est pourquoi, d’ailleurs, le plan de développement 2016-2020 table sur la mobilisation de 60% des investissements nécessaires par le secteur privé, l’Etat devant être, surtout, un facilitateur et un régulateur, et intervenir le moins possible, a souligné le ministre.
En réponse aux questions concernant la production des énergies renouvelables par les opérateurs privés, Mme Cheikhrouhou a indiqué que la Tunisie dispose d’un potentiel important pour la production de ce type d’énergie, avant de présenter le cadre juridique régissant ce secteur.
M. Poivre d’Arvor a clôt le débat en réaffirmant l’engagement de la France auprès de la Tunisie et en souligant l’importance de la coopération bilatérales tuniso-francaise, qui devra continuer à se développer au cours de la prochaine période.
I. B. (avec communiqué).
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