Dans cette pétition adressée au ministre de la Justice et au président du Conseil supérieure de la magistrature, les signataires demandent justice pour Dr Hager Chaker Jedidi.
Nous soussignés, signataires de cette pétition,
Après avoir pris connaissance du jugement émis par le tribunal de première instance de Nabeul au sujet du procès de Docteure Hager Chaker Jedidi, tuée par le conducteur du quad, sur la plage des Deux Oueds, le 25 juin 2016, condamnant le tueur à seulement une année de prison, tenons à vous faire part de notre attitude unanime.
‐ Ce jugement est injuste : le tueur a fait preuve d’obstination car, après avoir failli, dans un premier temps, écraser Karim, l’enfant de Hager, et avoir été prévenu par le mari, Zied Jedidi, qui lui a demandé de s’éloigner du parasol, il est revenu à une vitesse folle et a tué Hager, fracturée au cou et écrasée à la poitrine, et a causé de très graves lésions à son mari Zied, dont le diagnostic vital a été engagé les premiers jours après l’accident, et n’a survécu que par miracle.
‐ La peine censée sanctionner un homicide involontaire peut aller, selon le texte de la loi, jusqu’à 3 ans de prison pour le meurtre, et 2 ans pour les graves blessures occasionnées à Zied. Peut‐on imaginer un homicide involontaire plus grave que celui de Hager Chaker et des dégâts plus catastrophiques à tous les niveaux? Que faut‐il pour que le tueur essuie la peine maximale prévue par la loi ?
‐ Les graves lésions physiques et morales infligées à Zied n’ont pas été prises en considération dans la peine carcérale imposée au tueur.
‐ Le tribunal de 1ère instance de Nabeul a accepté de changer la structure du procès (d’un banal accident de circulation, comme l’a présenté l’instruction, en un homicide involontaire), mais, le même Tribunal n’a pas pris en compte la circonstance aggravante de cette tuerie (l’obstination du tueur), alors que cet argument est un élément majeur dans le procès et aurait conduit les juges à adopter la sanction la plus sévère, autorisée par la loi.
‐ Par ailleurs, le croquis et les circonstances de l’accident, déposés par la garde nationale de la circulation de Nabeul au tribunal, ont été faits selon les déclarations entièrement fausses du tueur, qui prétend, entre autres, qu’il n’était pas à bord de son engin au moment de l’accident à la suite de sa chute, ce qui a été démenti par tous les témoins. La famille de Hager et son mari ont demandé que ce croquis et les circonstances fassent l’objet d’une confrontation entre le tueur et Zied. Mais, cette demande n’a pas été prise en compte. Même les déclarations des témoins à ce sujet sont restées lettres
mortes et n’ont pas éclairé les juges.
‐ Nous estimons que le tribunal de 1ère instance de Nabeul a porté un grave préjudice à la mémoire de la victime, à ses parents et à son frère, à son mari et à ses enfants, traumatisés par l’épouvantable scène de la tuerie et condamnés trop tôt à l’orphelinat (à l’âge de 3 ans et de 6 ans).
‐ Nous sommes convaincus que par sa sentence insensée, le tribunal a tué une deuxième fois Hager Chaker, devenue symbole de la citoyenne broyée par l’anarchie et la goujaterie auxquelles vient s’ajouter l’injustice. Cet accident, qui a fait l’objet d’une large médiatisation (TV, radios, journaux, réseaux sociaux), a ému toute la société tunisienne qui attend un jugement équitable à la mesure du drame, pour que le cas de Hager et de son tueur serve d’exemple en termes de respect de la vie humaine et d’un meilleur vivre ensemble.
‐ Nous suivrons de très près le déroulement du procès en appel et exigeons que justice soit faite.
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