La société civile appelle à manifester à contre l’article 227 bis du code pénal tunisien qui permet à un agresseur sexuel d’épouser sa victime… fut-elle une enfant de 13 ans.
Une dérogation accordée par un juge du tribunal du Kef, basée sur l’article 227 bis du code pénal, a permis le mariage d’une adolescente de 13 ans avec un jeune homme de 21 ans qui a abusé d’elle et l’a rendue enceinte.
Cette affaire a choqué plusieurs organisations, notamment la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), et de nombreux activistes de la société civile, qui ont estimé que ce mariage est un second viol pour l’enfant de 13 ans, qui est au 3e mois de sa grossesse.
Des appels à manifester, demain, mercredi, devant le tribunal de première instance du Kef et devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), au Bardo, ont été lancés, afin de demander l’abrogation de cette honteuse loi qui punit doublement les victimes.
La manifestation, prévue demain à 13h devant l’ARP, aura pour slogan : «Le viol est un crime». Organisée par la société civile, elle est soutenue par la direction de la protection de l’enfance relevant du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance.
Mehiar Hamdi, délégué général de l’Enfance, a indiqué à Kapitalis que tout a été mis en œuvre pour empêcher le mariage de la jeune fille du Kef, mais la décision du juge étant conforme à la loi, rien n’a pu être fait pour sauver l’enfant de cette union.
«Nous apporterons cependant l’aide psychologique à l’enfant pour qu’elle puisse gérer au mieux ses nouvelles responsabilités qui ne sont pas de son âge et afin de lui apporter un minimum d’équilibre mental et social», a-t-il dit.
Y. N.
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