L’homme, qui a abusé d’une adolescente de 13 ans, au Kef, avant de l’épouser par dérogation de la justice, empêche celle-ci de voir sa famille.
C’est ce qu’a indiqué la mère de l’adolescente, aujourd’hui, lundi 19 décembre 2016, sur Mosaïque FM, précisant qu’à sa sortie de prison, vendredi, l’homme a récupéré son épouse, censée rester au domicile parentale jusqu’au prochain verdict de la justice, après le recours introduit par le procureur de la république contre la dérogation accordée par le juge du tribunal de 1ère instance du Kef.
L’homme a dit aux parents de la fille qu’il la prenait avec lui en ville pour prendre des photos d’identité en vue de faire des papiers. Mais il ne l’a plus ramenée à la maison. Inquiète, la maman a voulu rendre visite à sa fille, mais elle en a été empêchée par le mari, qui considère que la fille est désormais son épouse.
La protection de l’enfance a indiqué que l’adolescente est enceinte et sous suivi médical et psychologique, précisant que son époux ne peut pas la retenir de force. «Le contrat de mariage est signé entre les 2 parties et, d’un point de vue juridique, personne ne peut reprocher à l’époux d’avoir pris sa femme au domicile conjugal, mais dans ce cas précis, l’époux ne peut pas refuser aux parents de visiter leur enfant», a déclaré le délégué général à l’enfance, Mehiar Hamadi, à Kapitalis.
Rappelons que les parents de l’adolescente ont accepté le mariage de leur fille adolescente, après la dérogation accordée par la justice, qui s’est fondée sur l’article 227 bis du code pénal tunisien, permettant à un agresseur sexuel d’épouser sa victime, tout en évitant la prison si celle-ci accepte de se marier avec lui.
Cette affaire à fait couler beaucoup d’encre et provoqué la colère de la société civile qui a qualifié ce mariage arrangé de viol de l’enfance et appelé à abroger l’article 227 bis.
Y. N.
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